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19 mars 2012

Chapitre 2: Cet été là…

Les roucools pioupioutaient quand Mimiko ouvrit un œil, fixant un instant les rayons de lumières qui frappaient le plafond.

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-C’est déjà le matin ?

Elle baissa alors les yeux sur son ventre et y trouva le hericendre qui y dormait, étalé comme un bienheureux et alors la réalité lui revint avec dureté.

-Comment ça a pût arriver ? Se demanda-t-elle, dépitée.

Avant de laisser retomber sa tête sur son coussin avec un gémissement.

**

-Je ne comprends pas qu’une ville au bord de la mer comme celle-ci n’ait pas de plage ! S’agaça Mimiko en essayant de marcher d’ombre en ombre.

Il devait bien faire 30° à l’ombre, le soleil brillait de façon implacable et il n’y avait même pas de vent frais pour l’atténuer. Dans son sac à dos, Hericendre semblait être au paradis et emmagasinait la chaleur avec délice.

Dans la rue commerçante, les marchands de glace étaient de sorties et les restaurants avaient placés dehors leurs tables qui débordaient sur les passages piétons. A midi, la foule se disputait entre salary man sorti pour déjeuner et touristes en chemises à fleurs et sandales.

Pas question cependant pour Mimiko de prendre un repas dans un établissement qui flambait ses prix pendant la Saison, elle cherchait un restaurant familial où elle espérait trouver des renseignements sur des places vacantes de serveuses. C’était mieux que rien après tout.

Hericendre quant à lui, scrutait la foule depuis son perchoir : la jeune fille ne comprenait toujours pas pourquoi il restait avec elle et elle avait décidé de faire ce qu’elle avait à faire sans se préoccuper de lui.

Le petit pokemon feu aperçut soudain l’une des affiches placardé dans la rue, attiré, tout comme Mimiko l’avait été, par le grand « R » rouge en illustration.

Se dégageant du sac, il sauta à terre et courut vers le mur.

-Bah ! Qu’est ce qu’il me fait encore ! S’étonna Mimiko en se tournant. J’ai l’impression qu’il est prêt à tout pour contrecarrer ma recherche d’emploi !!!

Hericendre arracha l’affiche et revint la lui amener. Il lui montra en pointant l’une de ses pattes sur le R.

-Heri ! Hericendre…

Mimiko s’accroupit à côté de lui et remarqua sa mine attristée. Elle passa une main sur sa tête sans trop y réfléchir, comme elle l’aurait fait pour consoler un petit garçon.

-C’est ton maître qui te manque, c’est ça ? Le grand type dégingandé…

Hericendre hocha la tête.

-Tu aurais dû rester au centre Pokémon, si il faut, il est peut-être en train de t’y attendre et se faire du souci…

-Heri, heri ! Hericendre ! Répliqua Hericendre en secouant furieusement de la tête avant de montrer à nouveau l’affiche.

-Il est poursuivi par la Team Rocket. Qu’est-ce que tu veux y faire ?

En réponse, le pokémon lança une petite flammèche sur la feuille de papier qui se consuma et tomba en cendre.

-TU VEUX TE BATTRE CONTRE EUX ?! C’est de la folie ! Tu l’a bien vu hier ! Ils sont beaucoup trop dangereux !

Hericendre fronça des yeux et sauta pour lui taper sur la tête avant de la haranguer en lui criant dessus :

-Heri heri cendre cendre ! Hericendre ! Heri !

La jeune fille ne comprenait rien au langage des pokémons, mais elle sentit néanmoins que cette petite créature butée et inconsciente était en train de la traiter de froussarde. 

-Eh bien oui j’ai peur ! C’est une réaction tout à fait normale ! On est pas dans un dessin animé ou une bande dessinée ! Ce monde est sans pitié pour les gens trop gentils, généreux et courageux ! On prend tout ce qui est bon en eux et on les laisse tomber ou on les écrase du bout d’un talon ! Seuls les égoïstes s’en sortent bien ! Si on va là-bas et qu’on est en difficulté, personne ne va nous aider ! Regarde, si je me faisais agresser ici, en pleine rue, les gens feront semblant de ne pas me voir et continueront leurs chemin ou d’autres s’arrêteront pour assister au spectacle, pour me filmer avec leurs téléphone portable pour ensuite le mettre sur le web avec en titre « pauvre fille qui se fait tabasser dans la rue ! ». C’est notre société pourrie actuelle ! La police est prévenue, on a fait tout ce qu’on pouvait faire pour ce type !

-Herrriiiiii… Grogna le pokémon, avant de lui tourner le dos et de s’enfuir dans la rue.

-Eh mais attends ! Tu es fou, c’est trop dangereux !

Trop tard, il était déjà trop loin.

Mimiko se releva et poussa un long soupir.

De toute façon, toute cette histoire ne la concernait pas et puis le pokémon était parti, c’était ce qu’elle voulait, non ? Etre tranquille ?

Elle marcha en direction inverse en essayant d’ôter de son esprit la petite créature.

 

Mais bon sang, comme elles pouvaient être attachantes ces bébêtes… Et puis elle lui avait sauvé la vie en se dressant contre le smogo.

Mimiko stoppa en baissant la tête, sentant d’avance que la pensée suivante allait lui peser dessus comme un poids de 10 tonnes. 

La moindre des choses c’était de l’aider en retour à retrouver son maître…

 

-Raah ! Je peux pas le laisser foncer droit sur le danger comme ça… Râla-t-elle en faisant demi-tour pour courir après Hericendre. 

Elle se détestait, pourquoi était t’elle aussi sensible ??? Elle était en train de recommencer comme avant. Comme avant elle était en train de se laisser conduire par son cœur plutôt que par sa raison.

Sans cependant la foi en lui et le courage qui l’avait toujours accompagné. Non, ces deux compagnons de voyage, elle les avait perdus définitivement. En même temps que sa confiance en les gens et plus généralement, en l’humanité.

Elle avait perdu de vue Hericendre mais elle se doutait de l’endroit où il devait se rendre et remonta plusieurs petites rues jusqu’au lieu de leur rencontre.

Le smogo avait disparu mais IL était là, en train de renifler les lieux d’un air perdu, comme si, tel un chien de chasse, il aurait pût retrouver la trace de son maître. Finalement il s’immobilisa au milieu de la rue en apercevant la jeune fille.

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Ils se regardèrent tous les deux longuement, échangeant quelque chose d’invisible, mais bien là.

Lui Hericendre, pokémon abandonné, elle la femme qui n’avait plus confiance en personne… 

…Mais les pokémon n’étaient pas des humains et elle admirait le courage et la volonté de ce petit être.

Etonnamment, elle éprouvait en cet instant plus de respect pour lui qu’elle n’en avait éprouvé pour n’importe qui d’autre et elle sentait qu’elle pouvait le suivre. Elle sentait qu’à lui, elle pourrait faire confiance.

S’agenouillant à ses côtés, elle le prit dans ses bras.

-Ne t’en fais pas, je vais t’aider à le retrouver ! Je te le promets et mes promesses à moi sont en or.

***

Cela dit, ça n’allait pas être simple et ce serait forcément de la folie.

Elle brandit sous le long nez du pokémon un étrange appareil métallique de forme globalement ovale et de couleur rose et blanche.

-C’est un Pokématos, expliqua-t-elle. Je l’ai acheté à prix d’or (mes économies T___T !!!) dans une boutique. C’est un sorte de téléphone portable multitâche parce qu’il fait aussi GPS et radio. Le vendeur m’a dit que ça faisait fureur à Johto et que la Sylph Sarl y apportait constamment des modifications, bref ça change pas beaucoup des téléphones actuels.

Hericendre inclina la tête d’un côté, dans l’expectative.

-J’ai aussi acheté un téléphone normal en solde. Parce que vois-tu, de nos jours, il est possible de tracer le signal du téléphone portable de ses amis… Je trouve que ça fait un peu « viol de l’intimité » mais aujourd’hui ça va nous être bien utile.

-Heri ?

-Tu te demande comment on va retrouver ton maître avec ça ?

-Heri !

-On peut pas trouver la planque de la Team Rocket tout seuls, si la police n’y est pas encore arrivé, je vois pas comment nous on pourrait. Dans ce cas : Si tu ne vas pas à la Team Rocket… La Team Rocket viendra à toi ! On va se servir d’un appât et attendre qu’elle y morde, ensuite nous la suivrons jusqu’à son repère. Et là nous chercherons le professeur Orme !

-Hericendre ! S’exclama le pokémon emballé par ce plan.

-Tu as conscience que ce sera tréééés dangereux ?

-Heri ! Heri ! Affirma Hericendre en se redressant et on se tapant le torse de la patte comme s’il disait « Laisse-moi faire, j’assure ! ».

-Je doute pas de ta volonté, mais de tes capacités… Marmonna Mimiko sans être entendu parce qu’Hericendre semblait continuer à se gargariser de sa victoire sur le smogo.

-Je me demande ce que penserait mon psy au sujet de parler avec des pokémons…  

****

Son Psy… Un homme qui l’avait suivi pendant presque un an à raison d’une séance par semaine. Il avait un regard perçant qui donnait l’impression qu’il pouvait lire en elle et voir tous ses mensonges. Elle n’aimait pas ça.

-Alors… Comment était le trajet aujourd’hui ?

-Horrible. Comme d’habitude… Marmonna t’elle en jetant un bref regard sur la paume de sa main où s’imprimait, rouge vif, la trace de ses ongles.

-Vos impressions ?

-Comme d’habitude…

-Qu’est-ce qui vous angoisse le plus dans ces trajets ? Les autres passagers ?

-Je sais pas vraiment… C’est tout… Je suppose. Je… Je les supporte pas, ils m’agacent ! Je supporte pas qu’ils parlent fort, je supporte pas leurs discussions, je supporte pas d’entrer en contact avec eux, leur chaleur… C’est désagréable… Je voudrais juste qu’ils partent tous et me laissent tranquille !!!

-Hum je vois… 

-Et ils partent pas alors ça m’agace et j’ai envie de sortir pour leur échapper mais je peux pas parce que je suis pas encore arrivé…

-Vous vous sentez emprisonné.

-Oui et alors… LA crise arrive.

-Hm… C’est aussi ce que vous ressentez quand vous sortez de chez vous ? Même sans prendre le bus ou le train ?

-Non mais j’ai peur d’être loin de chez moi si CA arrive. Je… Il n’y a que chez moi que je me sens bien, en sécurité.

-C’est grave pour vous d’avoir une crise en public ?

-Oui.

-Pourquoi ?

-C’est traumatisant. Je n’ai nulle part où me cacher en attendant que ça passe. Soit les gens me regardent avec dégout, soit ils m’étouffent de leurs pseudo soins sans comprendre que la seule chose qui marche, c’est de me laisser complètement seule ! Vous croyez que c’est amusant d’être vu au plus bas de ce qu’on peut être ???

-Non, certainement pas.

-Avant n’importe où pouvait être chez moi, maintenant dès que je sors de ma maison, je suis mal. J’ai l’impression qu’il ne peut m’arriver que des mauvaises choses et j’évite les contacts avec les gens…

-Même vos amies ?

-Elles comprennent pas. Personne ne comprend. Mon père pense que je suis folle. Et je suis presque certaine que ma mère croit que je fais un caprice.

La voix de Mimiko était brisée, à l’image de ce qu’elle était à l’intérieur.

-Effectivement, comment ça se passe avec les personnes chez vous ?

-Ah ça… Comme je viens de vous le dire. Dans l’une des maisons je suis juste en train de faire un caprice pour rester à me tourner les pouces plutôt que d’aller étudier ou travailler. Dans l’autre je suis juste une folle…

****

*Folle, je dois être folle pour faire ça !*

Il était très tard, ou très tôt au contraire, Carmin Sur Mer était éclairé par les lueurs d’un quartier de lune et par ses nombreux lampadaires alimenté par les pokémon électriques de l’arène de la ville.

Toute l’électricité perdu pendant les combats était emmagasinée et renvoyée dans les lignes publiques.

Mimiko avait déménagé sa valise de l’hôtel à un casier du port pendant la journée, songeant qu’après ses dernières dépenses, elle n’avait pas intérêt à payer une nuit passé dehors à jouer les poufiasses dans le plus petit short qu’elle n’avait jamais porté (et appeler ça un short, c’était très généreux…) pour attirer la Team Rocket.

Heureusement qu’on était en été. Elle n’aurait pas tenu plus d’une minute en hiver avec les jambes à l’air… Sa petite sœur y arrivait pourtant… Mais sa petite sœur était du genre à privilégier son aspect physique à son confort personnel. Mimiko n’avait jamais compris.

A l’adage « il faut souffrir pour être belle », elle trouvait qu’une séance tous les mois à l’esthéticienne pour se faire épiler à la cire suffisait largement.

S’accoudant à la rambarde du pont où elle se trouvait, faisant semblant d’attendre un potentiel petit copain en faisant les cents pas et en regardant sa montre, elle soupira en constatant qu’oublier son ancienne vie était plus difficile qu’elle le pensait.

Peut-être que c’était plus difficile parce que c’était entrecoupé d’évènements douloureux ancré dans son cœur comme des lames de couteaux.

Mais au moins, ici, elle était la seule à pouvoir remuer ces couteaux dans les plaies. Et avec le temps, elle finirait par oublier sans personnes ou lieux pour les lui rappeler et les blessures se refermeraient.

Et elle oublierait qu’elle avait fait la seule chose qu’elle était capable de faire depuis « l’accident » : fuir.

Un bruit de poubelle renversée la décolla de la rambarde brusquement. Elle se calma en s’apercevant qu’il ne s’agissait que d’un miaouss crasseux qui faisait les fonds de sacs pour trouver des restes. Il la regarda de ses grands yeux aux pupilles presque en trait et émit un bref feulement dans sa direction.

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Mimiko, fasciné par le félin, fut alors bousculée en avant et sentit qu’on tirait sur son sac. Par reflex elle chercha à le retenir, mais son agresseur la repoussa et le lui arracha du bras.

Le miaouss fit un bond sur le côté, l’homme manquant de le piétiner, et grimpa sur une clôture en s’hérissant du poil.  

Cependant il fut à nouveau délogé de la clôture par un petit pokémon qui y surgit en tenant un sac à dos. Le pokemon chat disparut dans un jardin tandis qu’Hericendre courait jusqu’à son amie à terre.

Celle-ci maugréait, mais ça ne l’étonnait plus, l’humaine qu’il avait trouvé semblait de nature bizarre.

-3 fois… 3 fois… Mais je m’en fiche cette fois parce qu’on le tient ! Termina-t-elle en relevant la tête et en s’emparant de son sac pour y sortir le pokématos.      

Elle l’ouvrit sur le GPS et une petite icone clignotante indiqua sur la carte la position de l’autre téléphone portable, dans le sac qui venait d’être dérobé.

-Il se dirige vers le port… Allons-y !

Hericendre prit sa place dans le sac à dos qu’elle enfilait et elle se mit à courir en gardant un œil sur la carte du pokématos. Une fois face à l’océan, elle obliqua vers les quais et les docks.

Soudain le signal disparut.

-Zut ! Ils doivent avoir un brouilleur… Ils sont pas aussi bêtes qu’ils en ont l’air…

-Heri ? S’inquiéta son petit compagnon.

-T’inquiètes, j’ai à peu près repéré où le signal avait disparu.

Et elle ne pouvait pas se tromper : derrière deux entrepôts bien en vue s’en cachait un troisième. Deux marins en gardaient l’entrée principale, un autre accompagné d’un mackogneur se tenait près de la porte de sortie de secours.  

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Et autour des lieux flottaient, menaçants, des smogos.

Mimiko retint un hoquet de peur lorsque l’un deux passa tout près d’elle, le repérant d’abord à son ombre se déplaçant sans bruit sur le béton. Aussitôt elle se cacha derrière une caisse sans pouvoir s’empêcher de trembler.

Ca y est, maintenant elle en était sur : elle avait la trouille des smogos !

Elle était pétrifiée, n’osant pas bouger, n’osant pas respirer, de peur de faire du bruit et d’être repéré.

Hericendre sortit de son sac et se glissa par terre.

-C’était stupide, c’était vraiment une mauvaise idée ! Lui lança-t-elle dans un murmure. On va se faire tuer ! 

Le petit pokémon feu se contenta de lui lécher le bout des doigts pour la rassurer, avant de se frayer un chemin parmi les caisses. Mimiko hésita énormément mais comme il se retournait pour l’appeler, elle finit par le suivre à quatre pattes en pleurant intérieurement sur sa stupidité et en serrant les dents à chaque fois qu’elle sentait un smogo passer pas loin en lui filant des frissons dans toute la colonne vertébrale.

Les deux compères contournèrent le bâtiment, arrivant à l’arrière. Ici il n’y avait pas de garde, juste un de leur pokémon bombe volante qui passait de temps en temps. Mais il n’y avait ni porte, ni fenêtre.

-Hericendre, par où veux-tu qu’on passe ? C’est mort je te dis, laisse tomber ! On a qu’à faire appel à la police !

Hericendre attendit que le smogo finisse son passage pour sortir à découvert, courant vers une bouche d’aération.

-Qu’est ce qu’il veut faire ? La dévisser ? grommela Mimiko en se faisant un sang d’encre et en guettant le prochain passage de son cauchemar.

A la place de ça, Hericendre se redressa, fit jaillir ses flammes sur son dos et lança une flammèche sur le métal de la grille. La peur qu’il éprouvait lui-même à être découvert amplifia ses flammes au point que la bouche d’aération se retrouva à l’état d’un trou béant sur l’obscurité entouré de métal fondu.  Sans hésiter, il sauta à l’intérieur et disparut à la vue de Mimiko.

-Oh nooon… gémit celle-ci. Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi ? Ca pouvait pas tomber sur un autre clampin ? Pourquoi pas sur un gosse de 10 ans inconscient qui trippe à mort à l’idée d’avoir un pokémon et de devenir maitre pokémon comme dans le dessin animé ? Non fallait que ça tombe sur une fille de 18 ans fraichement débarquée et complétement désillusionnée ! Et cinglée qui est en train de se parler à elle-même parce qu’elle flippe à mort !

Le souffle court, elle attendit que le smogo arrivé après la disparition d’Hericendre fasse son tour. Elle décida alors de ne plus réfléchir, fonça et plongea dans le trou.

Elle dévala alors un étroit conduit la tête la première.

**

Les smogos qui patrouillaient ne s’intéressaient qu’à surveiller le sol, comme leur maitre le leur avait demandé. S’ils avaient levé les yeux, ils auraient aperçu dans le bleu marine de la voute céleste un point rose qui, telle une balle de ping pong, volait de façon erratique.

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Mew fit une pirouette au-dessus du hangar et, ramenant ses petites pattes à sa bouche, retint un rire d’anticipation en se laissant flotter.

Puis il plongea et passa à son tour à travers la bouche d’aération éventrée.

*** 

Mimiko se frotta la tête qui venait de rencontrer un mur. La chute était terminée, le « sol » était de nouveau horizontal, mais elle était plongée dans l’obscurité et avait à peine assez de place pour ramper.

Sur le moment, une sueur froide coula le long de son cou à l’idée qu’elle était bloquée et qu’elle ne pourrait jamais sortir. Sa claustrophobie lui revint avec force et son souffle devint de plus en plus rapide.

-Hé… Hericendre ?

Une lumière brilla, évacuant les ténèbres.

Le petit pokémon apparut, ses flammes dressées sur son dos.

-Heri ?

La jeune fille se sentit aussitôt rassurée et son souffle se calma. Elle venait d’échapper de peu à une crise et elle ne devait plus y penser. Pas plus qu’à l’exiguïté des lieux.

Hericendre était là. Sa lumière était là.

Au moment où elle pensa cela, elle avait oublié que Hericendre appartenait au professeur Orme et qu’il ne serait pas éternellement à ses côtés. A vrai dire, elle ne voyait plus Hericendre comme un pokémon ou une espèce de hérisson crachant du feu, il était une unité, un être pensant, avec des émotions. Il était son égal, son ami.

Son premier ami de sa nouvelle vie.

Elle toucha le bout de son museau doux en ravalant ses larmes de peur et de gratitude.

-Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

-Cendre ! Fit celui-ci en tournant le dos et en suivant le conduit d’un pas tranquille.

-Bein oui forcément, facile à dire… Râla Mimiko en se trainant derrière lui à la façon d’un aspicot dans une fourmilière.

(Note débile de l’auteur : ma foi cette histoire est très glamour XD)

Au bout de quelques mètres, Hericendre cessa d’émettre des flammes car une lumière artificielle entrait dans le conduit. Ils s’arrêtèrent face à une nouvelle bouche d’aération.

Entre les persiennes métalliques, ils avaient vu sur une vaste salle s’ouvrant sur des immenses portes fermées et deux de tailles normales se trouvaient sur les murs adjacents.

Contre ceux-ci s’empilaient d’énormes caisses en bois de toutes tailles, un camion stationnait au centre avec, à côté, plusieurs cages semblant contenir des pokémons. En plissant des yeux, elle reconnut un sablaireau, un reptincel, deux piafabecs, un arbok, un nidoqueen et un tétarte.

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Près d’eux se tenaient deux membres de la Team Rocket, reconnaissable à leurs costumes, qui faisaient entrer une cage contenant un goupix dans une des caisses.

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Mimiko tendit l’oreille pour écouter leur discussion :

-Le chef a fait déployer les smogos, c’est mauvais signe…

-Ouais il pense qu’on est cramé. On va pas tarder à déménager si tu veux mon avis !

-C’est dommage, j’aimais bien Carmin sur Mer et cette mission. Entre deux vols on pouvait se la couler douce sur la plage.

-Y’en a un qui est pas d’accord avec toi. Il est revenu tout à l’heure avec un sac qui ne contenait NI pokéball, NI fric, juste un portable. Il s’est fait gueuler dessus comme du barpau pourri.

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Mimiko du haut de sa cachette ne put s’empêcher de sourire : MWAHAHA Vengeance !

-Mais on trouvera difficilement une meilleure combine que celle-ci, répliqua le sbire en fermant la caisse et en la clouant avec l’aide d’un marteau.

Son camarade eut un sourire torve en s’emparant d’une étiqueteuse qu’il fit rouler sur la surface supérieur de la boite et qui indiquait : « FRAGILE-ARENE DE CARMIN SUR MER ».

-C’est sûr qu’avec le champion de l’arène du coin dans le coup…

L’une des portes s’ouvrit brusquement, laissant entrer une jeune femme aux courts cheveux noirs qui portaient un uniforme blanc constitué d’un haut sans gants et d’une jupe fendue. Sur son sein gauche se tenait un petit R rouge, preuve de son appartenance à la team.

A ses côtés se trouvait un Raichu qui frappait le sol avec sa queue comme il l’aurait fait d’un fouet.

26

-Dépêchez-vous d’emballer tous ces pokémons ! Nous devons tout faire disparaitre au plus vite et envoyer ce chargement à Safrania ! L’arrivée de la police n’est plus qu’une question d’heure !

-A vos ordres Chef !

La femme en blanc tourna les talons et repartit d’où elle était arrivée.

Dans le conduit d’aération, Mimiko et Hericendre se regardèrent :

-Le professeur Orme n’a pas l’air d’être là… Essayons ailleurs…

-Heri !

Ils continuèrent donc à suivre le conduit, jusqu’à tomber devant une nouvelle ouverture.

Cette fois-ci c’était une salle étroite, remplie de cartons. Deux sbires étaient apparemment en train de prendre une pause en cachette, une canette de bière à la main.

-AAAH, cette femme est un véritable poison, elle nous fait travailler comme des tauros.

(128)

-Te plains pas, toi au moins tu n’as pas à surveiller cet espèce d’olibrius qu’elle a fait enfermer dans le sous-sol.

-Qu’est ce qu’il a fait ? Il a renversé un soda cool sur sa robe ?! Ironisa le premier.

-Non, il a tout découvert à propos de notre trafic lors d’une visite d’inspection à l’arène. Il a fourré son nez là où il ne fallait pas… Et maintenant je doute que la boss lui laisse une chance de vivre !

-Dans ce cas pourquoi elle ne l’a pas déjà tué ?

-Je pense qu’elle hésite. C’est un professeur connu dans le monde pokémon. C’est plutôt délicat…

-Ah parce que tu penses toi maintenant ?!

-Rooh ça va, la prochaine fois je garderais mes suppositions pour moi ! C’est parce que tu es trop cynique et feignant que t’auras jamais de promotion ! Reprenons le travail avant qu’on nous découvre !

-OK, OK, te prends pas la tête, vieux !

Les deux hommes quittèrent le local et refermèrent la porte derrière eux.

-Oh non, j’espère pour toi Hericendre que le professeur dont ils parlaient n’est pas le tien…

-Heriii… Gémit d’inquiétude ce dernier en confirmant ses doutes.

-Alors il faut qu’on sorte de ce tuyau pour essayer de le libérer… Même si je ne sais pas co… Herk !

Mimiko ne termina pas sa phrase car en tournant la tête vers le pokémon, elle aperçut à ses côtés un intrus.

Effectivement, près d’Hericendre se tenait une espèce de gerbille de la couleur d’un marshmallow.

-Mew ! Fit celle-ci d’une voix cristalline. 

-Mew… Répéta la brune d’un air ébahi.

Et sous ses yeux le pokémon bubble-gum se transforma en un hericendre. Les deux pokémons se regardèrent, identique, se mirent à se tourner autour l’un de l’autre d’un air curieux, au point que Mimiko ne savait plus qui était SON Hericendre et qui était Mew.

-Oh my god… Enfin on s’en fiche! C’est pas le plus important ! Il faut qu’on trouve une sortie ! Ou que tu refasses un trou avec flammèche, Hericendre !

A la place de ça, l’un des hericendres leva les bras et en moins d’un instant, le petit groupe disparut du circuit de ventilation pour atterrir dans la grande salle où se trouvaient les pokémons enfermés.  

Mimiko se figea en entendant les voix des hommes de la team Rocket derrière le camion qui continuaient à emballer les cages dans des cartons. Elle s’affola à l’idée qu’ils puissent la voir et chercha une cachette des yeux.

Deux mains la happèrent en arrière, l’une se plaquant sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Elle fut attirée derrière une grande caisse et forcée à s’asseoir. Quand elle ouvrit les yeux qu’elle avait fermés par réflex elle découvrit face à elle un individu qui ne lui était pas inconnu.

*Le dresseur au carabaffe !*

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Il avait toujours sa main sur sa bouche et lui fit signe de l’autre de ne pas faire de bruit. Elle hocha la tête et il s’éloigna d’elle.

Les deux hericendres se placèrent à côté d’elle, prés à la défendre au cas où. Mais l’homme ne semblait pas avoir des intentions agressives.

-Qu’est-ce que vous faites ici ? Chuchota-t-il.

*Et vous-même ?!* Se retint-elle de dire. A la place de quoi, elle s’écrasa :

-Je suis venu libérer le professeur Orme.

-Le professeur Orme est ici ?!?

-Oui, ils l’ont capturé parce qu’il a découvert leur plan.

L’homme fronça les sourcils en réfléchissant. De fait, son expression sombre et déterminée fit un peu peur à la jeune fille. Ses yeux particulièrement, sous les mèches châtaines qui lui tombaient sur le front, étaient froids et insondables. Elle se demanda sur le moment si elle était vraiment tombée sur un allié de choix…  

-Ce n’est pas bon. J’ai prévenu la police, ils doivent déjà être en train d’intercepter leur deuxième camion au poste de la sortie nord… Ces sales voleurs vont bientôt le découvrir et chercher à effacer toute trace de leur présence ici… Avant que le reste des officiers encercle cet endroit…

-Vous voulez dire qu’ils pourraient tuer le professeur ?!?

-Il y a une forte probabilité, en effet.

Mais contrairement à Mimiko il ne semblait pas affolé. Les évènements semblaient passer sur lui comme de l’eau sur les plumes d’un couaneton. Cela l’agaça un peu :

(580)

-Qu’est ce qu’on peut faire alors ?   

-La seule chose pour l’instant, c’est d’attendre que ces quatre-là partent.

-Quatre ? Ils étaient deux tout à l’heure !

-Plus maintenant. On pourrait engager un combat pokémon mais… (Lançant un bref regard sur l’un des hericendre qui entourait la jeune fille) j’ai bien peur qu’avec votre niveau, nous soyons surpassés.

-Hericendre ! S’indigna le pokémon feu en foudroyant du « regard » l’autre dresseur.

Mimiko se contenta de se recroqueviller en soupirant.

*Est-ce que ce type a des émotions ? C’est un vrai regirock humain…*

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Puis elle jeta un coup d’œil au manège des sbires de la team rocket en espérant qu’ils cessent bientôt pour une raison ou pour une autre.

Actuellement ils transportaient avec difficulté la cage du nidoqueen.

-Pourquoi ils ne les ont pas laissés dans leur pokéball ?

-La pokéball est une marque de traçabilité. Grace à elle on peut connaitre le dresseur d’origine, l’endroit où le pokémon a été capturé, ainsi que son niveau. De plus, quand on attrape un pokémon, un lien se forme entre la pokéball et celui-ci : il ne peut pas être capturé par une autre, ni en changer. C’est ce qui fait de lui un pokémon dressé. Le seul moyen de faire passer un pokémon volé pour un pokémon sauvage, c’est de détruire sa pokéball. La pratique courante c’est de la faire fondre dans un concentré hautement acide de suc de tentacruel. Quand la pokéball est détruite, le pokémon perd son lien et son dresseur d’origine. Il peut donc être vendu.

-Mais le pokémon doit se souvenir de qui était son véritable dresseur quand même ?

-Bien sûr qu’il s’en souvient, mais s’il est capturé à nouveau, un nouveau lien se formera et il devra se soumettre à son nouveau maitre.

-C’est affreux…

Son nouveau compagnon la fixa, mais elle était incapable de savoir à quoi il pensait.

Agacée d’avoir à attendre, la jeune fille se tourna vers les deux hericendres :

-Je ne sais pas lequel d’entre vous est Mew, mais s’il pouvait nous téléporter auprès du professeur, ce serait plutôt utile !

Les deux hericendres se regardèrent et inclinèrent chacun la tête d’un côté différent, façon attaque amnésie.

-Okkkkay je vois. Je vois que la réputation joueuse et imprévisible de Mew n’est pas usurpée… Quitte à avoir pour une raison mystérieuse un légendaire à nos côté, ça aurait pas pût être un du genre gros balaise qui détruit tout sur son passage ?

Mimiko se retourna vers le dresseur au carabaffe, mécontente.

On aurait dit qu’elle était la seule avec Hericendre à s’inquiéter de ce qui pouvait arriver.

Soudain il y eut réapparition de la femme qui semblait être l’instigatrice des évènements, toujours accompagnée de sa souris électrique, ses yeux bleus étaient froncés de contrariété tandis qu’elle s’avançait vers ses hommes.

-La police vient d’arrêter notre dernière livraison ! Nous devons nous dépêcher de tout boucler avant qu’ils arrivent ici !!!

Mimiko sentit vaguement à son côté que son compagnon se tendait, tel un félin sur le point de bondir.

-On va aussi vite qu’on le peut ! S’exclama l’un des sbires. Si vous nous aidiez…     

-Je n’ai pas le temps de vous aider ! Il faut que je m’occupe du professeur Orme, il doit recevoir LE baiser, expliqua-t-elle avec un petit rire.

*Le baiser ?* Se demanda Mimiko.

A ce moment-là, l’homme à côté d’elle lui attrapa la main et la tira derrière lui en avant :

-MAINTENANT !

Il l’obligea à se jeter à découvert et à courir jusqu’à la porte qu’avait laissé ouverte la femme en arrivant. Les hericendres avaient réussis à s’agripper à elle de justesse et s’accrochaient à son sac à dos.

La Chef Team Rocket se retourna vivement en les apercevant, surprise et enragée.

-BLAST ! Coud’jus ! Ordonna-t-elle à son Raichu.

-RAAAIIIIII !!!!  

Une attaque électrique passa pas loin d’eux quand ils traversèrent la porte. Mimiko enfonça instinctivement sa tête dans ses épaules en serrant les dents.

-EHHH ! Mais qu’est ce que tu fais !!! Demanda-t-elle, surprise de la réaction kamikaze du dresseur.

-Tu l’as entendu, non ? Elle veut tuer le professeur Orme ! On ne pouvait pas attendre !

-Elle a juste dit qu’elle devait lui donner un baiser !!!

-Qu’est-ce que tu racontes ?! Tu as vu ce qu’il y avait avec elle ? Un Raichu ! Raichu signifie « Baiser de la foudre »[1], le voilà ton baiser : une électrocution pure et simple !

-Gloups…

Ils couraient dans des couloirs nus sans porte apparente. Mimiko se souvint alors d’un détail :

-Le professeur Orme est enfermé au sous-sol !

Le dresseur hocha de la tête sans s’arrêter : ils savaient que la femme devait être à leurs trousses. Ils aperçurent finalement un escalier qui descendait au bout du corridor. Ils leur restaient quelques mètres avant d’y arriver… Mais c’est là que deux sbires les prirent à revers et les forcèrent à s’arrêter.

Et derrière eux résonnaient la voix d’une autre troupe… Ils étaient pris en tenaille !

-Pas le choix, il faut que tu passes ces deux types et que tu ailles sauver le professeur Orme toute seule. Je vais m’occuper de ceux qui arrivent, déclara tranquillement son compagnon.

-Quoi ? Mais comment tu veux que j’y arrive ?!

Il fixa les deux hericendres accroché à son dos :

-Tu as des pokémons, utilise-les !

-Ce ne sont pas mes pokémons ! L’un d’eux appartient au professeur, l’autre est Mew qui prend ce lieu pour un parc d’attraction !!!

Mimiko s’agaça de le voir hausser un sourcil, perplexe. Il ne devait pas la croire pour Mew. Puis rapidement il fit couler son regard de haut en bas sur elle, la faisant rougir et croiser les jambes d’embarras.

Elle portait toujours ce stupide mini short.

-Dans ce cas comment es-tu entrée ici ? En te faisant passer pour une effeuilleuse ?

Un glapissement indigné sortit de la bouche de la jeune fille, mais elle devait avouer au fond d’elle qu’il n’était pas loin de la vérité.

-Je ne m’habille pas comme ça tous les jours ! Se crut-elle obligée de préciser.

Mais le temps des discussions étaient écoulés. Quatre hommes en noir firent leur apparition au détour d’un couloir et cavalèrent vers eux. Il sortit de sa ceinture une pokéball :

-Walther sort !

De celle-ci apparut le carabaffe. Son maitre se pencha vers lui.

-Parts avec cette fille et aide la à libérer le professeur. Quand ils seront en sécurité, rejoins-moi !

Le pokémon approuva de la tête.

-Mais… Commença Mimiko, inquiète autant pour elle que pour lui.

-Tout va bien se passer, la coupa-t-il d’une voix douce et rassurante plutôt inhabituelle, avant de reprendre son masque de sévérité : Allez Walther !

Le Carabaffe fit tomber les sbires qui bloquaient l’escalier avec un pistolet à eau, ce qui les fit dégringoler, et poussa la jeune fille en avant.

Quand elle eut disparu de sa vue, le dresseur se retourna vers ses adversaires et sortit une nouvelle pokéball avec un rictus sadique :

-A nous maintenant !

**

Mimiko, Walther ( ???) le carabaffe et les deux hericendres descendirent les marches, piétinant allègrement les deux types de la team rocket qui étaient à terre en arrivant en bas. Il y avait uniquement une porte face à eux, ils l’ouvrirent et se retrouvèrent dans une espèce de sas.

Un homme qui était à moitié endormi sur une chaise se réveilla brusquement à leur entrée et les fixa d’un air un peu abruti avant de se prendre une douche de pistolet à eau suivi d’un hydroqueue en plein ventre. Le sbire s’écroula par terre, sonné.

Le carabaffe avait été si vif et expéditif que Hericendre, qui avait voulu se battre lui aussi (fierté starter oblige), n’avait pas pût lever la moindre patte. Il se renfrogna sur l’épaule de Mimiko.

-Heri heeri… (traduisez : Quel crâneur…)  

Mimiko lui tapota la tête, elle-même toujours abasourdie du fait qu’un pokémon pouvait attaquer un humain. Heureusement que ce genre de fait n’atteignait pas les oreilles de certains gouvernements étrangers…

-Ne fait pas la tête, ton tour viendra…

Ils quittèrent le sas par une nouvelle porte, débouchant dans une espèce de réserve où se tenait une grande cage occupé par un homme affalé dans un coin. Hericendre fit un bond de son perchoir et se précipita vers lui :

-HERI ! HERI ! HERICENDRE !

Mimiko le rejoignit tandis que l’homme levait la tête et rajustait ses lunettes sur son nez.

-Professeur Orme ?

Celui-ci grimaça et s’éloigna en rampant en arrière pour mettre le plus de distance possible entre lui et la jeune fille.

-Qu’est-ce que vous me voulez encore ?!? Geignit-il. J’ai déjà tout dit à la folle au raichu ! Si vous croyez que ça m’amuse de me tortiller dans cette cage pour éviter des attaques éclairs…

-Du calme professeur, je ne suis pas avec la Team Rocket, je suis venue vous délivrer.

-Ah ?! Eh bien tant mieux. (se précipitant sur les barreaux en face d’elle) Sortez-moi vite de lààà !

Mimiko observa le mécanisme d’ouverture et constata avec dépit qu’il était fermé à clef. Elle se demanda si l’un des sbires ne l’avait pas dans quelques replis de vestes ou attaché à une ceinture. Comme s’il avait compris le court de ses pensées, Orme grimaça :

-C’est cette femme qui a la clef…

Hahaha, autant sauter sur une clôture électrique. Ce serait plus rapide.

Le carabaffe mit fin aux hésitations de la brune en se projetant sur la cage de toutes ses forces, espérant apparemment la briser. Il se fracassa sur les barreaux sans les faire plier, mais ne renonça pas. S’écartant, il tenta une attaque tour rapide. Guère plus d’effet. Le pokemon tortue était à présent fatigué. Apparemment entêté, il chercha à tenter une nouvelle attaque quand Hericendre passa devant lui et lui fit signe avec un peu de suffisance de le laisser faire.

Walther regarda le nain devant lui avec mépris, puis grogna en s’éloignant, décidant sans doute de le laisser se casser les dents.

Cependant, contrairement à lui, Héricendre n’avait pas l’intention d’utiliser la force physique, gonflant ses poumons à fond, il fit apparaitre les flammes de son dos et les fit croitre.

Mimiko s’écarta précipitamment avec Walther, le « faux » hericendre, lui, regardait le spectacle en gloussant. Orme eut le réflexe de se plaquer contre un côté de la cage lorsque Hericendre lâcha la sauce et noya les barreaux sous une puissante flammèche :

-HERIIIIIIIII !!!!!!

Quand il se calma, une partie des barreaux avait fondus et fumait. Le professeur attendit qu’ils refroidissent avant de s’extirper de sa prison par le trou formé.

Hericendre était plutôt fier de lui.

-Cara caraaa… Relativisa le carabaffe.

Ses oreilles en formes de petites ailes duveteuses tressaillirent et il cligna des yeux. Sans prévenir, il déguerpit par l’unique porte et les laissa se débrouiller seuls.  

-Bein… ? S’étonna Mimiko en réunissant sa troupe auprès d’elle.

-Comment on sort d’ici ? Demanda Orme qui la dépassait de deux têtes.

-Je n’en ai aucune idée…

*C’est vous l’adulte, maintenant à vous de prendre les décisions !*

-Aha c’est problématique... S’il seulement nous avions un pokémon terre avec tunnel ou un pokemon psy avec…

A ces mots le deuxième hericendre se métamorphosa, reprenant son allure première de gerbille rose pour voleter autour d’eux en gloussant. Orme était fasciné, Mimiko était fatiguée et agacée.  

-M…Me…Mee.. Bégaya le professeur.

Il ne réussit pas à dire son nom entier avant d’être téléporté.

**

Ils atterrirent dehors, à la lumière des réverbères, devant toute une bande de policiers accompagnés de caninos. Orme avait la tête levée béatement, cherchant des yeux un pokémon qui avait disparu.

58

Contrairement à lui, Mimiko fut soulagée de la disparition de Mew.

Ils furent happés par des policiers qui avaient reconnus le professeur Orme et la jeune fille se dit avec soulagement que cette histoire était enfin terminée. Mais son humeur chuta brutalement lorsqu’en cherchant des yeux le dresseur et le carabaffe, elle ne trouva ni l’un, ni l’autre.

*Où étaient-ils ?*

Elle plongea son regard sur le hangar et attrapa la manche d’une officier Jenny :

-Il y a encore quelqu’un dans ce bâtiment qui n’est pas de la team Rocket ! Il m’a aidé à retrouver le professeur et à m’en sortir !

La jeune femme la regarda fixement.

-Je crois savoir de qui il s’agit. Si c’est bien lui, vous n’avez pas de raison de vous en faire !

***

Il déboucha dans la grande salle. Tous les pokémons prisonniers avaient été chargés dans le camion et ce dernier s’apprêtait à partir. La femme au raichu se tenait en bas et donnaient des ordres à la dizaine de sbire autour d’elle.

Lorsque le dresseur fit son apparition, elle leva la tête vers lui, le foudroyant des yeux. Il tint son regard sans problème.

-Je ne sais pas comment tu as fait pour déjouer nos systèmes de surveillance, mais tu vas le payer ! Foi de Lucrezia Noin !

Le jeune homme eut un sourire moqueur et leva le bras :

-Vous ne savez pas comment ? Vraiment ! … STAR !

D’une des caméras installées discrètement dans un des angles de la pièce sorti un porygon qui flotta jusqu’au bras de son maitre avec des gestes mécaniques.

137

-Je vois… Marmonna la dite Lucrezia Noin alors qu’il rappelait dans sa pokéball le pokémon virtuel.

-Tu ne nous empêcheras pas pour autant de nous échapper ! Reprit-elle en se tournant vers le camion : Démarrez !

Deux sbires montèrent dans la cabine avant et appuyèrent sur l’accélérateur. Sans hésiter le dresseur courra se placer entre eux et la grande porte qui s’ouvrait. Il savait que la team Rocket, sans scrupule, n’hésiterait pas une seconde à l’écraser alors il sortit une autre pokéball et la lança devant lui.

-RUGER, ARRETE CE CAMION !

Un rhinocorne fit son apparition face au véhicule. Les sbires à l’intérieur de ce dernier serrèrent des dents et appuyèrent sur la pédale de frein, mais cela ne les empêcha pas de cogner durement contre le pokémon.

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Ce dernier ne bougea même pas de place, le camion, lui, tomba sur le flanc.

Le dresseur eut une mine satisfaite : son père avait raison, véhicule contre rhinocorne, c’est rhinocorne qui gagne. Voilà pourquoi il lui avait toujours conseillé de faire attention en roulant en montagne.

Lucrezia Noin, par contre, semblait ulcérée. Lorsque les hommes sortirent du camion, elle demanda à Blast, son raichu, de leur donner « un coup de fouet ». Résultat le pokemon les électrocuta tous les deux.

Elle ne pouvait pas s’attaquer au jeune homme avec une attaque électrique car il se tenait très prudemment derrière son rhinocorne qui y était insensible. Cependant, elle était entourée d’autres dresseurs.

-TEAM ROCKET… Commença-t-elle alors que les membres derrière elle souriaient et sortaient leurs pokéball.  

Mais ils ne purent pas les jeter car un voltorbe jaillit au milieu de la pièce, les foudroyant du regard, son corps sphérique parcouru de filaments électrique.

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-Si vous faites le moindre geste, mon voltorbe explosera ! Annonça le dresseur alors qu’il était rejoint par un carabaffe. Nous allons attendre tranquillement l’arrivée des policiers !

Il sortit un téléphone portable pour les prévenir qu’ils pouvaient entrer quand la femme éclata d’un rire sec.

-Petit, ne prends pas la Team Rocket pour des bouffons, ce serait une erreur monumentale de ta part !

-… Quoi ?!

Un smogo avait été sorti discrètement et se trouvait face à voltorbe. Suivant les ordres, ce dernier s’illumina et s’apprêta à exploser.

-SMOGO EXPLOSION !!! Ordonna Lucrezia Noin.

Alors en quelques secondes, une gigantesque déflagration souffla sur la salle. Le dresseur et son carabaffe se protégèrent derrière le rhinocorne qui, heureusement, n’était que peu affligé par ce genre d’attaque, se contentant de fermer les yeux pour éviter la poussière.

Le camion fut poussé contre une paroi par le souffle et les pokémons à l’intérieur avaient dû juste être un peu secoué, mais dans l’ensemble, ils avaient étaient protégés de l’attaque.

Quand la fumée de l’explosion commença à se dissiper, les deux compères osèrent jeter un coup d’œil et découvrirent que la Team Rocket avait disparu.

***

Mimiko eut le souffle coupé lorsque l’entrepôt explosa, le toit s’éjectant en des centaines de débris enflammés tout autour d’eux, Hericendre la poussa à temps pour éviter une poutre.

Autour d’elle les policiers s’empressaient de s’éloigner pour éviter d’être assommés, leur caninos courant dans tous les sens en jappant.  

Un immense panache de fumée s’échappait de la zone sinistrée et Mimiko s’angoissa au sujet du dresseur qui l’avait aidé. Aux dernières nouvelles, il était toujours sur les lieux.

Si jamais il était mort…

Des policiers tentèrent alors une entrée dans le bâtiment en flammes tandis que d’autres appelaient les pompiers en mettant déjà à contribution leurs pokémons eau pour éteindre le brasier.

La jeune fille se trouvait au milieu de cette agitation, immobile et priant de toutes ses forces. L’agent Jenny avec qui elle s’était entretenu tout à l’heure la força à rejoindre le professeur Orme, un peu plus loin, à l’abri des flammes.

-Ne vous en faites pas, je suis sûr qu’il va s’en sortir, affirma t’elle en se plaçant entre eux.

Le ciel commençait à s’éclaircir, annonçant le matin, lorsqu’enfin le jeune homme sortit des décombres, aidés par deux policiers et par son carabaffe qui leur avait frayé un passage dans le feu.

Mimiko recommença alors à respirer. Arceus en soit loué, il s’en était sorti ! Tout était bien qui finissait bien !

-Hein Hericendre ? Maintenant tu vas pouvoir retourner avec le professeur Orme ! Déclara-t-elle en regardant la petite taupe de feu.

-Heri ! Approuva ce dernier.

Ils tournèrent tous les deux la tête vers le professeur, mais il n’y avait plus personne à côté de la femme policière. Ils tirèrent alors une tête décontenancés.

-Hé ?!? Où est-il ???

-Le professeur ? Fit Jenny, Il s’est mis à bégayer quelque chose à propos d’une convention et il est parti en courant, l’air apparemment pressé…

-QUOI ?!? Glapit la brune, abasourdie de voir sa « proie » lui échapper une fois de plus : Dans quelle direction ?

-Euh… Eh bien le port…

-OK Merci ! Fit Mimiko en faisant grimper Hericendre dans son sac et en détalant.

-Hé mais attendez ! J’ai besoin de votre déposition !!!!

Mais trop tard, Mimiko était déjà loin et longeait le quai à la recherche d’Orme. Elle eut un mauvais pressentiment en voyant un bateau partir et se jeta sur le premier marin venu :

-Excusez-moi, vous auriez vu un grand type portant des lunettes avec l’air un peu à l’ouest ? Il est châtain !

-Euh oui… Il me semble l’avoir vu monter sur ce bateau au dernier moment…

-Quoi ?!? Gémit-elle. Mais où va ce bateau ?

-C’est un direct pour Bourg Geon… Dans la région de Johto…

Mimiko n’en pouvait plus : elle était fatiguée d’avoir passé toute la nuit à ramper et à courir, et voilà que le professeur leur faussait compagnie !

S’écroulant par terre, résignée, elle demanda :

-Quand part le prochain bateau pour cette ville ?

La route était encore longue pour les deux nouveaux compagnons de voyage...

***

Devant le hangar arrosé par les pokémons des pompiers, le dresseur et son carabaffe étaient assis, des serviettes autour de leurs épaules, entourés par des membres de la police, observant les infirmières Joelle qui récupéraient les pokémon prisonniers.

-Il y avait aussi une fille, se rappela t’il soudainement en la cherchant du regard dans la foule.

-Ne vous en faites pas, elle est sorti bien avant vous… Elle est déjà repartie… Lui annonça une Jenny.

Il plongea son regard dans le ciel d’un air pensif :

-Je ne connais même pas son nom…

***

Dans l’aube encore étoilée de Carmin sur Mer, un petit pokémon rose à la longue queue ondoyante vola au-dessus des toits et de la ville à nouveau sure. Un miaouss au pelage sale, assis sur une toiture, observa ses acrobaties alors qu’il disparaissait vers la forêt, puis leva la tête vers la lune en lançant un miaulement.

Après quoi, il se remit sur ses quatre pattes et s’évanouit dans la grisaille.   

 

A suivre…

 

[1] Raichu : De « Rai » : la foudre, et de « Chu » : le baiser, le bisou… C’est t’y pas mignon ?    

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Commentaires
R
*un ryuutei sauvage apparait!<br /> <br /> <br /> <br /> *ryuutei lance "commentaire a la con":<br /> <br /> <br /> <br /> "Mimiko ... tu es sure de pouvoir attraper la team rocket avec un mini short ? et pas plustot de gros pervers? ;)"<br /> <br /> <br /> <br /> super chapitre!
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