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15 juin 2013

Chapitre 8 : Cupidité est mon petit nom

Elles s’étaient toutes réunies dans une pièce sombre, à peine éclairées par la flamme vacillante d’une petite lampe et le rougeoiement de deux bâtonnets d’encens.

Ces derniers entouraient une statue en bois représentant un gigantesque oiseau déployant ses ailes et ses serres.

-Le professeur Orme a envoyé quelqu’un à sa place.

-Nous devons l’arrêter.

-Mais nous ne savons pas nous même où… ?

-Ca fait déjà plus de dix ans et s’il avait tout simplement disparu ?

-Comme ça ? Impossible. Que penses-tu de tout ça ?

Une des silhouette se retourna, tenant quelque chose dans ses mains :

-Le Glas Transparent réagit à nouveau. Ce n’était pas arrivé depuis la dernière fois que nous l’avons vu… Peut-être que… Non… Il faut vérifier ça. L’une de nous doit s’y rendre…

Dans ses mains l’objet se mit alors à teinter d’un son cristallin.

***

Petit à petit, elle prit conscience de la lumière alors que ses yeux s’ouvraient. Encore dans le coaltar, elle se retourna et abattit son coussin sur sa tête. 

Pas question de se réveiller dans cet état ! Elle avait l’impression de n’avoir pas dormi du tout !

Elle avait encore rêvé… ou cauchemardé. Mais le plus curieux était que si elle avait la conscience de ce fait, elle ne se souvenait plus du tout de la teneur de ses rêves. C’était comme ça depuis qu’elle avait quitté la France.

Comme si un soporifique passait son temps à la suivre en utilisant dévorêve. Ce n’était pas systématique, mais ce n’était pas agréable comme sensation.

(96)

Mimiko aurait pût continuer son sommeil si elle n’avait pas été soudainement attaqué par les coups de becs de Roucool. Sale bestiole !

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-Oui, oui je me réveille !

Elle se redressa, découvrant le décor vaguement familier de son coin couchette au Centre Pokémon de Mauville. C’était son troisième jour dans la ville.

Elle qui devait initialement se contenter d’y passer une nuit et de repartir avait vu ses plans bouleversé par le Festival de fin d’Eté, puis s’était fait kidnappée par son ancien chetiflor. Enfin… toute une histoire qui avait fini au commissariat de la ville jusqu’au petit matin où, après avoir dit au revoir au trio d’imbécile qui l’avait sauvé, elle avait pût plonger sous ses draps.

69

Elle croisa le regard de Héricendre : il avait l’air inquiet. Elle avait dû bouger ou même parler dans son sommeil…

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-C’est rien Héricendre, juste un cauchemar. Je dois être stressée et mon subconscient me le rappelle à sa façon !

-Hériii…  

Elle préférait ça en tout cas aux crises qu’elle avait déjà affronté quand… elle avait dû se remettre en question…

Elle frotta vigoureusement sa chevelure pour sortir cette dernière pensée de sa tête et ouvrit son pokematos : il était midi passé. Ca faisait toujours l’économie d’un repas mais son ventre se rappela aussitôt à elle.

-Zut alors…

 

Après s’être préparée, Mimiko descendit au hall pour abuser à nouveau de la gratuité des soins aux pokémons pour qu’ils se nourrissent avant de se rendre à la cafeteria.

Elle y mangea en regardant distraitement la télé. Il faut dire qu’après une bonne tartine de publicités, elle tomba sur un soap opéra sirupeux mettant en scène un Gallame et une Gardevoir. Elle avait loupé les infos internationales.

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La jeune femme avait beau avoir quitté son pays, elle appréciait de se tenir au courant de ce qui s’y passait. C’était après tout la moitié de ce qu’elle était et elle ne pouvait pas la renier totalement.

Le Japon n’était cependant pas en très bon terme avec la France depuis qu’en signe d’amitié, même si beaucoup d’encre avait coulé à ce sujet à propos des prétendues vraies intentions de ce cadeau,  un bulbizarre avait été offert au gouvernement français.

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Or le sujet était depuis longtemps classé dans son pays natal : les pokémons sont un « produit » radioactif, il est interdit de s’en approcher et tout pokémon aperçu doit être signalé et capturé par une équipe avec combinaison anti radiation.

Elle avait déjà vu ça en vrai pas loin de son ancienne maison.

Du coup le bulbizarre avait disparu on ne sait où. Surement au même endroit que les autres.

Mais c’était toujours mieux que le salamèche qui fut envoyé aux Etats-Unis… Le pauvre. Rien que d’y penser, ça la rendait malade… On leur donnait un pokémon et eux ils ne trouvaient pas mieux que de le disséquer pour comprendre son fonctionnement… Et chercher à percer le secret le plus mystérieux les concernant : l’évolution.

(4)

Ils avaient pris toutes les précautions pour éviter que ça se sache, mais force était de constater qu’il y avait des espions partout…

Ayant terminé son repas sur ces sombres pensées, elle emporta son plateau pour le ranger et parti récupérer ses pokémons.

Ecorcia n’était plus loin, si elle partait maintenant, elle y serait dans deux ou trois jours grand max et prendre la déposition du vieil homme au sujet de Ho-oh ne prendrait guère de temps.

Et après, zou, au professeur qui créditera son compte !

Elle en aurait presque rit de façon diabolique pour laisser s’échapper un peu la pression mais l’infirmière Joëlle la alpagua au passage.

-Vous êtes bien la nouvelle propriétaire de l’onix nommé « Maximus » ?

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-Euuh oui ? Répondit avec hésitation Mimiko, sentant d’avance le piège.

-J’aimerai vous parler à son sujet.

Elles se dirigèrent toutes les deux vers le comptoir des entrées où un leveinard déposa un plateau où se trouvaient ses trois pokéball.

Sortant Roucool et Héricendre, elle laissa l’infirmière prendre la ball de Maximus et la poser sur l’emplacement prévu pour au niveau de son ordinateur :

-Je ne sais pas si son ancien dresseur vous l’a dit, mais c’est un « vieillard » si je puis parler ainsi, que vous avez acquis ici.

-Ah ?

Elle se rappela alors ce qu’avait dit le petit garçon, un truc comme « le vieil onix de mon frère » mais sur le moment elle avait pensé que c’était qu’une façon de parler. Mais l’état de la pokéball aurait dû lui mettre la puce à l’oreille.

-Quel âge a-t-il au juste ?

-Les pokémons roches vivent très longtemps car ils ne sont pas de type organique comme votre roucool ou votre héricendre… D’après mon ordinateur et l’état de sa roche, il doit avoir dans les 500 ans.

Un instant Mimiko se demanda si elle avait bien entendu. La femme avait dû dire 50 ans, non ? Puis devant l’air de celle-ci, elle ouvrit de grands yeux :

-Mais… Mais…. Ca veut dire qu’il est né à l’ère Sengoku ?????  S’exclama-t-elle, abasourdie.

Dans sa tête défilait des images de samouraïs se battant et elle trouva ça encore plus irréel.

-Héri cendre héri ! (T’es plus la plus vieille !) Nargua Héricendre en se tournant vers Roucool qui jusqu’ici avait eu ce privilège.

-Rou rourou cool ! (Mais toi tu restes le bébé !) Répliqua-t-elle d’un air un peu absent, impressionnée par le début de « CV » de leur nouveau compagnon.

-Oui je sais, ria l’infirmière Joëlle devant la tête de Mimiko, de nombreux historiens donneraient n’importe quoi pour pouvoir parler aux pokémons roche. Le plus vieux encore en vie est aussi un onix, mais lui sa naissance est estimée à la période Kumakura. Soit il y a presque 1000 ans. 

-WOUAH… Ca veut dire que Maximus pourrait vivre encore 500 ans ?

-Non, tous les onix n’ont pas la même résistance. Le vôtre est à l’hiver de sa vie, c’est pourquoi il fallait que je vous parle de ses soins particuliers… C’est à présent un grand père qu’il faut traiter avec attention.

Mimiko fronça les sourcils et l’infirmière lui adressa un sourire bienveillant en lui proposant de se rendre dans la cour pour lui montrer.

Elle fit alors sortir Maximus de sa pokéball et resta un instant muette face au grand serpent de roche.

-9 m10 de longueur pour 220 kilos, il est dans la moyenne, affirma Joëlle alors que l’onix tournait son immense tête ornée d’une corne vers elles.

Mimiko se sentit tout d’un coup anxieuse et bien inoffensive face à cette créature. Il n’aurait aucun mal à l’écraser s’il en avait envie.

Il la fixa un instant puis posa son attention sur ses pokémons. Chaque mouvement de sa part provoquait un étrange bruit de cailloux tapant l’un contre l’autre.

-Comme vous le savez peut être, les onix se nourrissent en concassant des pierres qu’ils rejettent ensuite sous forme de gravier. En réalité ce n’est pas tant les pierres que les minéraux qu’elles contiennent qui les nourrit : magnésium, sodium, calcium, potassium, bicarbonate, chlorures, fluor… Il a besoin de tous cela pour garder une roche forte et solide. Seulement avec l’âge son corps extrait moins de minéraux de sa nourriture et provoque donc des carences pouvant provoquer effritement, cassures, voire même dans le pire des cas désolidarisation des roches entre elles. Il a donc besoin de prendre des compléments alimentaires tous les jours. Or ces compléments coûtent assez cher et le Centre Pokémon ne peut se permettre une telle dépense.

Si Mimiko avait suivi avec un peu d’inquiétude pour son nouveau compagnon l’exposé de l’infirmière, la dernière partie lui donna l’impression d’avoir quelque chose de coincé dans la gorge.

-Cher comment ? S’entendit-elle dire dans un croassement.

-Une boite d’un mois… Vous en avez pour à peu près 700-800 pokédollars…

Mimiko émit un bruit d’étranglement. Elle qui avait à peine de quoi se nourrir et entretenir ses deux autres pokémons ! Comment allait-elle pouvoir assumer cette nouvelle charge… de poids !

-Ce n’est pas tout…

-Ah oui ?!?!

-Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais cet onix souffre d’arthrite… Cela se voit car il se déplace plus lentement et chaque mouvement lui est douloureux. Il est donc plus que déconseillé de l’utiliser dans un combat pokémon. Il lui faut du repos et un peu d’exercice malgré tout pour lui faire garder sa souplesse.

-Repos et exercice, ok. Pas de médicaments ?

-Non, on ne peut rien faire à part lui donner ses minéraux. Autre chose : évitez de le sortir sous la pluie, même petite ou lorsque que le temps est humide car il doit aussi probablement souffrir de rhumatisme.

-Si je dois éviter le contact avec l’humidité, comment je fais pour le laver ?

-Les soins sont simples, il vous faut une brosse à crins dur comme… Celle-là ! Commença l’infirmière en allant chercher une grosse brosse dans un coin qu’elle se mit à frotter contre l’une des pierres. Onix y réagit en retournant la tête vers elles.

-Et vous frottez pour enlever la poussière. Cela lui est aussi très agréable car ça le gratte, regardez comme il a l’air d’apprécier. Je crois que son ancien dresseur devait un peu le négliger de ce côté. Allez-y essayez !

Prenant la brosse qu’elle lui tendait, Mimiko se mit à frotter à son tour la roche.

-Profitez-en pour vérifier que son corps ne montre aucune anomalie ou éclat. Si vous en trouvez un, il faudra le reboucher avec une résine spéciale pour onix car il pourrait s’ouvrir encore plus par la suite et briser la roche. Faites cela une fois par semaine et votre…

Pendant que les deux femmes discutaient, les pokémons faisaient quant à eux connaissance, bien loin de ces considérations médicales.

[Hop repassage en mode blabla pokémon.]

-Bonjour, Fit Héricendre en s’avançant doucement la tête tournée vers le ciel. Nous sommes les autres pokémons de ta nouvelle dresseuse, Mimiko !

-Bonjour, je suis Maximus, répondit l’onix en baissant légèrement la tête vers eux.

-C’est vrai que tu as 500 ans ? Le questionna Roucool en se plaçant sur un bout de toit pour être à sa hauteur.

-Sans doute : je n’ai pas compté. Mais une chose est sûre : j’ai vu le monde changer autour de moi…

-Ouah, ça doit être génial de vivre aussi longtemps !

-Ca dépend… Chaque chose à ses avantages et ses inconvénients.

Il avait une voix grave, très profonde et posée, comme si à chaque fois qu’il parlait on entendait que le l’écho de ses paroles du fin fond d’une grotte.

-Tu verras, Mimiko est très gentille, reprit Héricendre.

-Miss prise de tête tu veux dire ! Rectifia Roucool dans un rire en ignorant le regard noir d’Héricendre.

-Oh un chetiflor ! S’exclama faussement Héricendre en tournant la tête, faisant glapir d’angoisse sa compagne et décoller dans un nuage de plume.

-Où ça ?! Où ça ?!

-Ah non fausse alerte !

-Grrr je te hais !

Maximus regarda ce manège d’un air étonné, ne comprenant pas ce qu’un chetiflor avait à voir dans l’affaire, avant de répondre :

-Vous savez les dresseurs… J’en ai connu beaucoup et j’ai fini par me dire qu’il ne fallait pas m’y attacher.

-Comment ça tu en as connu beaucoup ? S’interrogea Héricendre en inclinant la tête.

-9 en comptant ta maitresse. J’ai beaucoup aimé le premier, après tout, on était tout le temps ensemble. A cette époque il n’y avait pas de pokéball. Puis il m’a donné à son fils, qui m’a donné à son fils, puis il m’a échangé, j’ai changé de famille, j’ai été échangé plusieurs fois… Et même vendu ! Quand on est vieux comme moi, on ne se fait pas d’illusions ou de vains espoirs sur les humains. 

-Mais c’est triste !

-T’en fait pas gamin, t’aura pas à te faire du souci, tu as à peu près la même espérance de vie que ta maitresse alors si elle ne t’échange pas, ne te vends pas ou ne te stocke pas dans une de ces horribles boites ad vitam aeternam, tu n’auras pas à te poser de questions.

-C’est triste quand même… Mimiko est une gentille fille, elle ne te mettra pas dans une de tes boites ! D’ailleurs tu es trop grand pour rentrer dans une boite !

Maximus esquissa un sourire, comprenant que le petit pokémon feu n’avait pas la moindre idée de quoi il parlait.

Sentant le crin d’une brosse lui gratter le dos, il se tourna doucement vers les humaines, essayant d’oublier la petite douleur de ce geste à l’apparence anodin. Sa nouvelle dresseuse apprenait à le dépoussiérer, l’air soucieuse.

Il le voyait. Même s’il n’avait jamais eu de femmes comme partenaire de combat, il avait connu les épouses de ses anciens maîtres… O tempora ! O mores ! Elle semblait loin l’époque où les femelles humaines n’avaient pas le droit de posséder des pokémons.  

-Pourquoi est-elle contrariée ? Demanda-t-il.

-Quand elle fait cette tête-là, c’est toujours parce qu’elle a peur qu’on n’ait pas assez à manger ! Expliqua Roucool. Ce qui est stupide vu que je suis tout à fait capable de trouver de la nourriture par moi-même, contrairement à ce benêt d’Héricendre à qui on a toujours mis la bouffe sous le nez !

-C’est pas ma faute si je suis né dans un élevage ! On m’a jamais appris à chasser ! Se défendit le petit hérisson avant de continuer : et si elle fait cette tête, j’ai cru comprendre que c’était parce qu’il te faut des médicaments Maximus !

-Oh je vois… Elle est en manque d’argent.

-De l’argent ? non, ce qu’il lui faut c’est des médicaments pour toi !

-Oui mais pour avoir les médicaments, il lui faut de l’argent. Tous les humains veulent de l’argent. Ca s’appelle de l’argent mais en fait c’est des ronds de cuivre, d’argent ou d’or ou des rectangles de papiers.

-Ah oui ! Je crois en avoir vu !

-Mais si elle n’en a pas, tant pis, je n’ai pas besoin de médicaments… Fit Maximus en regardant le ciel.

-Si l’infirmière le dit ! C’est que tu en as besoin ! Rétorqua Héricendre avec un peu d’agacement.

Car le vieil onix avait dit ça comme s’il songeait en réalité à sa mort prochaine.

Sur ce, Mimiko rejoignit leur petit groupe de discussion et s’accroupit vers Héricendre pour le caresser. Après quoi, elle se tourna vers leur nouveau compagnon :

[Ps : Fin mode blabla pokémon]

-Eh bien, nous sommes quatre désormais. Bienvenue dans l’équipe Maximus !

L’onix répondit avec un son d’outre-tombe, comme un grognement lointain.

Mimiko, loin de se laisser décourager posa une main sur l’une de ses pierres et eut la surprise de les découvrir tièdes… Elles étaient cependant comme elles semblaient l’être : dure, en angles légèrement adoucis, d’odeur terreuse, et certainement pas le genre de chose que l’on toucherait pendant des heures comme les douces plumes de Roucool.

Héricendre n’était pas particulièrement doux, il avait un poil plutôt rêche, mais il dégageait une odeur semblable à celle d’une allumette frottée qu’elle adorait et qu’elle aurait pût respirer pendant des heures.    

Comme Maximus ne la repoussait pas, elle s’appuya légèrement à lui pour se tourner vers ses deux autres pokémons, pensive.

-Je pense qu’il est temps que je vous trouve des surnoms, ce n’est pas juste que seul Maximus en ait un.

Cette réflexion fut accueillie d’un bond de joie de la part de Héricendre et ce qu’on aurait pût comparer à un levé de sourcil sceptique de Roucool. 

Mimiko prit Héricendre dans ses mains et se mit à le fixer. Elle n’avait encore jamais réfléchi à ce sujet, trop occupé qu’elle était à s’assurer qu’ils restent tous en vie. Et puis d’abord, elle n’avait même pas prévu à l’origine d’avoir des pokémons aussi tôt.

Les pokémons, c’était comme les bébés : à avoir une fois en situation stable. Et là c’était loin d’être le cas. Ca penchait même dangereusement vers le « précaire ». 

D’ailleurs, à y réfléchir, les Centres Pokémons lui sauvaient la vie ! 

- Que penses-tu de « Hien » ? Toi qui es tout le temps de bonne humeur et optimiste ! En contraction de Hi, « le feu » et de Eien, « éternité » ?

Elle émit un petit rire devant la réaction enthousiaste du héricendre qui fit jaillir du feu de son dos. Elle posa donc Hien à terre et se tourna vers Roucool.

Celle-ci attendit avec un peu d’angoisse. Elle avait déjà entendu de nombreux surnoms ridicules lors de la fête de fin d’été : de « Mignonette » à «Pêche melba » en passant par « Teigne », certains dresseurs semblaient oublier que c’étaient eux, les pokémons, qui devraient supporter d’être ridiculisé devant leurs congénères.

Et elle pouvait se faire du souci puisque les premiers surnoms qui vinrent à Mimiko furent en rapport avec son caractère insupportable. Mais elle se ravisa, se concentrant sur des aspects plus positifs de son pokémon vol.

Après tout, l’appeler « la chieuse » ne risquait pas d’améliorer son caractère…

-Windy ! De « venteux ». Oui c’est bien !

Façon amicale de remarquer son côté « orageux », sa faculté à créer des tempêtes et avec une touche de féminité.

Ne pas la noyer sous un jet de sable semblait signifier que la roucool n’avait rien contre ce nom, malgré son air désintéressé.

Désormais, ils seraient Mimiko, Hien, Windy et Maximus… Et ils n’en restaient pas moins dans la merde.

**

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames- est connectée.

-Arisa : J-moins d’une semaine-est connectée.

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : MI CHAAANNNN !!!

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Salut, ça va ?

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Bof comme d’hab. Triple bof même, la fac qui commence lundi prochain.

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Oups… Bon ça peut pas être pire qu’au lycée… Si ?

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : J’en sais rien on verra. Et toi miss japon, ça va ? T’as trouvé un travail ?

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Oui mais j’en re recherche un. Des frais supplémentaires imprévus.

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Raconte.

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : C’est pas très passionnant.

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Allez ! Je m’ennuie comme un rat mort en ce moment ! Toutes les filles ont déjà commencé les cours.

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Je suis plus ou moins le larbin d’un professeur en pokémonologie… Je fais ce qu’il n’a pas le temps ou le courage de faire.

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Pourquoi tu cherches un autre boulot alors ? C’est génial, tu dois être en contact avec des pokémons !

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Ca pour être en contact ! Je suis plus ou moins là aussi devenu dresseuse pour le coup. DONC, faut que je nourrisse mes « bestiaux » et je suis un peu juste, surtout avec le dernier…

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Putain ! Ca veut dire que t’as des pokémons ! C’est trop génial, faut que tu m’envoie des photos ! T’as quoi ? Un draco ? Un pyroli ? 

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-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Euuuh les dracos ça pousse pas dans les arbres ‘Risa ! J’ai un héricendre, un roucool et un onix.

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Ooooh un pokémon feu ! J’adore les pokémons feu !

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Je sais.

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : En tout cas ça a l’air de te distraire, on dirait que tu vas mieux que la dernière fois.

Mimiko cessa un instant de tapoter le clavier de l’ordinateur et réfléchit.

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Je crois… J’ai pas le temps de penser à tout ce qui m’a fait craquer, je crois que c’est pour ça.

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : J’avoue que ça fait du bien.

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Tant mieux… D’ailleurs tu sais, j’ai discuté avec les filles. Elles regrettent d’avoir réagi comme ça…

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Hum…

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Bon d’accord, pas toutes. Mais il faut que tu acceptes que tout le monde n’ait pas la même façon de penser que toi. Je comprends moi que certaines aient préféré s’asseoir sur la vérité pour ne pas tout foutre en l’air dans leur vie.

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Le confort et faire sa tête d’autruche plutôt que la vérité, c’est sûr, c’est une façon de voir les choses… Mais moi j’appelle pas ça vivre en accord avec soi-même. Et moi tant que je saurais pas la vérité, j’arriverais pas à savoir qui je suis vraiment. 

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : Mais finalement je m’en fiche d’être comprise ou non.

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : 

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : En tout cas je suis contente d’avoir de tes nouvelles. Tu sais, Naru s’inquiète pour toi, je pourrais lui dire que contrairement à ce qu’elle pense, tu ne t’es pas noyé dans la mer ou faite dévorée vivante !

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : … Naru maman poule restera Naru maman poule. 

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Exactement. Si elle te choppe et te harcelle pour que tu rentres, ne t’étonne pas.

-Miko : une petite pièce à votre bon cœur msieurs dames-dit : J’ai déjà eu droit à son discours avant mon voyage…

-Arisa : J-moins d’une semaine-dit : Bon bein fais attention à toi quand même…

Mimiko se retint de dire qu’elle avait déjà failli finir grillée dans une explosion, avant d’avoir manqué être électrocutée par un raichu, gazée par des smogos et enterrée vivante par des chetiflors. Et que par l’opération d’elle ne savait quel ange gardien, elle avait toujours réussi à s’en sortir !

Cessant la communication et laissant Arisa à ses soucis de reprises de cours, elle se plaça sur un fauteuil pour brosser Hien et échafauder un plan d’attaque. Mais elle ne trouvait rien qui lui permettrait de récupérer de l’argent en si peu de temps.
Enfin rien d’immoral, s’entend !

Alors que son pokémon se tordait de bonheur sous sa brosse, elle se surprit à écouter la discussion de dresseurs sur l’un des canapés du hall :

-Alors tu as perdu ? C’est trop dommage !

-Ouais… Il faut que je m’entraine encore si je veux pouvoir gagner contre le champion d’arène et m’acheter la nouvelle console Nintendo…

L’oreille de Mimiko s’étendit encore plus. Quel rapport y avait-il entre argent et combat pokémon ?

-Moi aussi j’aimerai bien l’acheter…

-Bein essaie de vaincre Hayato…

-Je peux pas j’ai qu’un seul pokémon… Il en demande au moins deux… ARGH !

Les deux garçons sursautèrent en voyant la jeune femme qui s’était placée face à eux, un héricendre dans ses bras et un grand sourire qui faisait un peu peur sur le visage :

-Dites-vous deux… Et si vous m’expliquiez cette histoire d’argent et de champion ?

Cinq minutes plus tard, elle pressait l’infirmière Joëlle de l’inscrire à la Ligue Pokémon.

-Mais il est beaucoup trop tard pour demander un match… S’exaspéra la femme aux cheveux roses en imprimant sa carte de participante pendant que Mimiko réglait le montant de l’adhésion symbolique de 100 pokédollars en se répétant tel un mantra que c’était un investissement, rien d’autre.

-Je perds rien à aller jeter un coup d’œil. 

Après avoir rentrée ses pokémons dans leurs pokéballs, elle se rendit dans un coin de la ville qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de visiter.

Une tour bien plus haute que la Tour Chetiflor dominait tous les bâtiments. De là-haut, on devait surement avoir une vue imprenable à des lieux à la ronde. 

-Voici donc l’arène de Mauville…

C’était aussi ici que Chriss et Harry avaient gagnés leurs badges… Elle avait d’ailleurs toujours cru que ça se résumait à ça : un badge permettant d’être qualifié pour la ligue Indigo, mais maintenant elle savait qu’en plus le gagnant recevait une assez grosse somme d’argent.

-Bon, quand faut y aller… se murmura t’elle en poussant la porte d’entrée.

Si elle s’attendait à une simple surface de combat, elle s’était trompée, car à part deux statues d’un ancien pokémon, il n’y avait qu’un emplacement creux au centre et au-dessus d’elle, plusieurs série de poutres qui s’amoncelaient jusqu’en haut… Très haut…

Il n’y avait qu’un homme présent, qu’elle assimila à l’arbitre et qui vint aussitôt vers elle :

-Vous êtes venu relever le défi de l’arène ?

-Oui, voici ma carte de la ligue.

-Je vois… Mais il est un peu tard… Vous savez qu’avant de pouvoir affronter le champion, vous devez battre ses supporters d’abord ?

Non, ça elle l’ignorait et elle se mit à regarder le ciel qui dehors prenaient des teintes orangées alors que le soleil se couchait. Au Japon, bien que ce soit l’été, il faisait nuit très tôt.

-Combien sont-ils ?

-2.

Mimiko se mordit les joues. Parti comme ça l’était, elle serait obligée de revenir demain, surtout si elle devait fatiguer ses pokémons sur des matchs préliminaires… 

Un bruit de rouages se fit soudain entendre et du milieu des poutres descendit une plateforme qui vint s’encastrer dans le trou au milieu du plancher. Sur celle-ci se tenait un homme, l’air dans la vingtaine… ou tout juste trentenaire, les cheveux courts, noir bleutés, dont une mèche cachait l’un de ses yeux. Il portait une tenue qui semblait traditionnelle au vue de son haut de kimono avec veste et ses chausses montant jusqu’aux genoux.

En descendant il les fixa, l’air étonné, puis lui adressa un sourire qui la fit rougir bêtement.

Bon il fallait dire qu’il n’était pas désagréable à regarder…

-Une dresseuse ? Demanda-t-il à l’arbitre.

-Oui, mais elle n’a pas encore affronté les autres dresseurs. 

-Ca je m’en doutais, sinon j’en aurais entendu parler… Ca fait longtemps qu’on n’a pas eu de jolies dresseuses qui ne jouent pas encore à la poupée.

-Hrem hrem… Fit Mimiko, gênée et comprenant aux regards entendus qu’ils se lançaient, que c’était une blague entre eux.

L’attention retomba sur elle.

-Qui êtes-vous ? Demanda-t-elle.

-Hayato, le champion de l’arène. Et vous ?

-Mimiko.

 Elle hésita une seconde, mais puisqu’elle se trouvait en présence du grand chef des lieux, elle décida de se lancer :

-Je suis désolée. Je sais qu’il est tard et que je dois normalement combattre vos supporters mais j’ai besoin de gagner au plus vite pour pouvoir m’occuper d’un de mes pokémons qui est vieux et qui a besoin de soin particuliers… Ce n’est pas que je sois vénale au naturel… Mais je suis dans cette position alors… Et c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour réunir l’argent.

Ca y est, maintenant elle était rouge tomate de honte. Avec un peu de chance elle était trop insignifiante pour que le champion se rappelle d’elle dans trois mois… Sinon elle risquait d’être connue comme « la fille cupide » dans toutes les arènes de Johto.

Hayato et le guide la regardèrent surpris puis finirent par éclater de rire. Sachant que ça pouvait être humiliant pour la dresseuse, le champion s’expliqua :

-N’ayez pas l’air si confuse, vous n’êtes pas la première à vous battre pour de l’argent. C’est même affreusement commun, mais je dois dire qu’on n’a pas souvent affaire à des personnes avec de si bonnes raisons.

-Commun ?

-Quand on est le premier champion de la région, oui. Le niveau est encore assez bas pour que des débutants puissent gagner, des néophytes qui n’iront jamais jusqu’à la ligue… Mais ce n’est pas pour ça que je leur facilite le travail ! Bon… Voyons ce que nous pouvons faire pour vous…

-Je pourrais me battre aujourd’hui ? Demanda Mimiko avec espoir.

-Je ne me sens pas vraiment fatigué et il y a pire que de se battre à la lumière des chandelles avec une jeune femme ! Mais vous le pourrez-vous ? Termina-t-il avec un air énigmatique qui lui donna des raisons de s’inquiéter.

Il lui fit signe de le suivre sur la plateforme et Mimiko s’exécuta. La frappant du pied une fois, ils montèrent alors rapidement jusqu’en haut de la tour.  Les poutres défilèrent à toute allure devant les yeux de la brune jusqu’à l’arrêt et elle risqua un coup d’œil en bas.

Elle aurait mieux fait de s’en abstenir.

Ils étaient au moins à vingt mètres du sol, sinon plus…

Le mur était ouvert, laissant apercevoir le ciel déjà nocturne rempli d’étoiles et une lune brillante. Le plafond était uniquement soutenu par de gros piliers rouges et la surface de combat était… Pour ainsi dire inexistante !

Des poutres en bois formaient un chemin vers l’autre côté de la pièce et c’est celui-ci que prit Hayato, sans peur ni vertige alors qu’il n’avait rien pour se retenir en cas de chute. Mimiko déglutit : ils allaient devoir se battre sur ça ???

Eclairé par quelques flambeaux, le champion était arrivé de l’autre côté.

-Tu te demande sans doute pourquoi ces conditions de combats ? Il se trouve que l’arène de Mauville est spécialisé en type vol et que ce type de terrain leur convient le mieux ! Mais rassure toi, ces poutres peuvent soutenir un ronflex !

*Encore heureux…*

Elle s’avança avec raideur sur la poutre qui lui faisait face. Elle était assez large pour qu’elle s’y tienne les jambes légèrement écartée mais vu de ses 1m60, elle semblait ridiculement étroite et le vide semblait l’aspirer des deux côtés.

Elle devait lutter contre l’envie de se mettre à quatre pattes…

-Vous êtes prête ? Demanda le champion alors que l’arbitre se plaçait sur le côté.

Elle lui répondit avec un sourire forcé, tout ce dont elle était capable sur sa poutre.

-C’est un match à deux contre deux qui opposera Mimiko de Bourg Geon au champion de Mauville, annonça l’arbitre. Il n’y a pas de limite de temps. Le chalenger est autorisé à changer de pokémon mais pas le champion. Commencez ! 

-Je commence et j’envoie Roucool ! Annonça Hayato.

Il lança la pokéball au-dessus de lui et celle-ci s’ouvrit pour laisser apparaitre un roucool.

-J’espère que votre arène est traité contre le feu car je vais utiliser… Hien !

Le héricendre apparut devant elle sur la poutre. Elle comptait beaucoup sur sa vitesse et son esquive pour utiliser au mieux le terrain.

-Roucool ! Attaque charge !

Mimiko esquissa un sourire. Un roucool, ça ne pouvait pas tomber mieux pour eux deux !

-Hien ! Tu sais quoi faire ! Lança-t-elle, intriguant le champion.

Hien se retourna vers elle, puis en voyant son sourire et la façon dont elle tapotait la pokéball de Windy, il comprit.

Lorsque le roucool fut près de lui, il l’évita par la droite, s’assurant de tomber sur une autre poutre.

-Roucool charge à nouveau !

Le pokémon vol se mit alors à harceler Hien de charge, mais celui-ci restait très prudent et continuait ses manœuvres sous le regard bienveillant de sa dresseuse.

-Allons bon, ton pokémon est très rapide, mais ça va vite devenir ennuyeux alors si tu ne veux pas que je m’endorme, attaque ! S’exclama Hayato.

-Il faut savoir parfois être patient, répliqua-t-elle.

-Très bien ! Roucool attaque tornade !

-Hien agrippe toi !

L’oiseau provoqua de ses ailes des bourrasques de vent qui s’abattirent sur le petit hérisson de feu. Celui-ci fit de son mieux pour rester sur place, mais finalement fut emporté. Le roucool arrêta alors son attaque, s’attendant à le voir s’écraser sur le mur, mais Hien se redressa dans l’air et pris appui sur le mur pour rebondir vers lui.

-Roucool tornade à nouveau !

-Hien vive attaque !

A peine posa-t-il ses pattes sur le bois qu’il se mit à foncer et bondir de poutre en poutre, devenant impossible à viser pour une tornade. Il s’éloigna puis revint sur l’oiseau, s’apprêtant à lui foncer dessus.

-Roucool esquive !

Le pokémon plongea et l’évita.

-Hien ! Flammèche !

Hien se retourna dans sa chute et cracha ses flammes. Roucool esquiva à nouveau mais n’en fut pas moins légèrement touché.

C’est surement ce qui fit qu’il ne contrattaqua pas de suite et que le pokémon feu pût se reposer sans difficulté sur une poutre.

Mimiko voyait que son héricendre commençait à fatiguer c’est pourquoi elle lui fit signe d’un bref coup d’œil de se déplacer immédiatement pour se rapprocher de son but. Plus le temps d’être trop subtil.

Hien sauta de poutre en poutre pour se placer. Hayato croyant une nouvelle vive attaque lança une charge. Mais Hien l’évita adroitement, se posant sur la poutre la plus proche du mur.

Le champion sourit en le voyant coincé. Cette fois ci il ne pourrait plus bondir de poutre en poutre… Mais d’un autre côté il trouvait sa dresseuse très calme…

-Roucool ! Il ne peut plus t’échapper ! Charge !

L’oiseau fonça vers le petit héricendre qui ne bougea pas.

Jusqu’au dernier moment.

Il sauta dans l’air, retomba sur la tête du roucool pour l’écraser contre la poutre et rebondir à nouveau.

-Maintenant ! Flammèche ! Lui cria Mimiko.

Les flammes allèrent cette fois-ci directement sur le roucool affalé sur le bois qui ne put se relever.

Ce n’était pas ce qu’elle avait prévu à l’origine mais Hien avait eu raison d’adapter la technique qu’ils avaient utilisés pour capturer Windy.

-Bravo Hien ! Le félicita-t-elle alors que Hayato rappelait son Roucool.

-Héricennndre !!!

-Roucool KO, c’est le chalenger qui gagne cette manche ! Annonça l’arbitre.

-Oui bien joué, mais ce sera une autre paire de manche avec Roucoups ! Répliqua le champion en faisant apparaitre son nouveau pokémon.

17

Dans un brusque battement d’aile apparut l’oiseau de proie au bec affuté qui n’avait plus rien à voir avec la douceur de sa préévolution.

Mimiko grimaça. Elle ne s’attendait pas à devoir affronter une forme évoluée et Hien semblait déjà au bout du rouleau. Mais est ce que Windy serait capable de gagner contre son évolution?

Indécise, Mimiko fit l’erreur de baisser les yeux. La distance qui la séparait du sol réapparut et sembla étrangement tourner…

Elle se mordit la joue pour ne pas céder au vertige et se remit à fixer Hayato.

Pas question d’abandonner, elle avait besoin de cet argent !

-Hien ! Je sais que tu es fatigué, mais… J’ai encore besoin de toi.

Le petit hérisson de feu tourna la tête vers elle, se redressa pour avoir l’air en forme et l’approuva. Il devait le faire pour elle !

-J’espère que vous n’espérez pas m’avoir à nouveau avec votre tactique de tout à l’heure ! Roucoups, vive attaque !

-Hien vive attaque aussi !

Les deux pokémons s’élancèrent de toute leur force, mais on voyait bien que le petit hérisson était moins rapide vu l’effort qu’il avait déjà dû produire.

-Hien, esquive ! Cria Mimiko au moment où ils allaient se percuter.

-Inutile.

Hien tenta un mouvement de côté au dernier moment, mais le pokemon oiseau, plus vif, dévia lui aussi et son attaque le toucha de plein fouet.

Surpris, il ne réussit  pas à contrôler sa chute pour se rattraper sur une poutre et tomba vers le sol, bien loin, loin sous eux.

Mimiko eu le réflexe de sortir sa pokéball vite et de la pointer vers lui pour qu’il y rentre, lui évitant un tel choc.

Prenant l’objet dans ses mains, elle y posa un baiser :

-Désolé, c’est moi qui ais abusé. Tu as fait de ton mieux, repose toi !

Elle la rangea dans son sac pendant que l’arbitre annonçait la victoire du champion et attrapa celle de Windy. Il ne lui restait plus qu’elle de toute façon…

Elle s’apprêta à la lancer dans les airs et fut coupée brutalement dans son mouvement lorsque, de son sac, jaillit un rayon rouge.

Le rai grossit jusqu’à englober une immense forme serpentine autour des poutres. Celles-ci émirent un bruit peu rassurant alors qu’apparaissait Maximus.

Et Mimiko n’arriva pas à se rappeler si un onix était plus lourd qu’un ronflex ou non.  Elle espérait que non.  

Le champion fit aussi la mine face à l’onix perché dans les airs.

-Maximus ! Tu n’as pas le droit de te battre ! Lui rappela alors Mimiko.

-Oooonixxxxx !!! Fit celui d’un grondement doux en tournant sa tête vers elle et en la fixant dans les yeux. 

-… C’est parce que c’est pour toi que nous faisons ce combat, c’est ça ? Finit-elle par demander.

Il hocha lentement de la tête.

-D’accord, mais uniquement pour cette fois. Et ne bouge pas trop.

En même temps il aurait du mal à bouger sur ce terrain ô combien inadapté à son type. D’ailleurs, comment allaient-ils se battre ? Quel était le niveau d’un onix de 500 ans et ses attaques ?

-Bon… Euh… Roucoups vive attaque ! Fit Hayato, lui aussi un peu décontenancé.

L’oiseau fonça droit sur la tête du grand pokémon.

-Maximus Armure !

C’était la seule attaque avec charge et jet-pierre dont elle se souvenait à son sujet.

Maximus se contracta, ses pierres prenant une couleur presque semblable à l’acier sur lesquelles s’écrasa avec un grand « BOUM » le roucoups.

Si Mimiko avait eu à comparer ça, elle aurait décrit un de ces piafs stupides qui se crashent brusquement et sans raison sur les fenêtres, laissant derrière eux la trace de leur corps et quelques plumes.

Bein là pareil.

Assommé par le coup qu’il s’était reçu, Hayato fit rentrer son pokémon.

-Il n’y a pas grand-chose à faire contre la 7eme meilleur défense dans le monde des pokémons, déclara Hayato, fataliste.

-Roucoups est en incapacité de se battre, la victoire est au challenger !

-Hein ? Fit Mimiko qui trouvait que le match s’était terminé très brusquement.

-Vous avez gagné, maintenant rentrez cet onix qui prend toute la place et met mes poutres à mal !    

-J’ai gagné, vraiment ? WAHOUUU ! J’ai gagné mon premier véritable match !!!! S’exclama Mimiko en sautant de joie.

Ce bref accès d’allégresse manqua de la tuer vu qu’elle se cassa la gueule de sa poutre, rattrapée de justesse par le bout de la queue de l’onix. Elle se repositionna sur le morceau de bois avec un rire nerveux.

***

Elle se tenait dans l’ombre d’un arbre, attendant que le dresseur sorte de l’arène. A la faveur de la nuit, il était impossible de la voir, mais elle, elle le pourrait.

Son cœur battait de plus en plus fort malgré son air aussi neutre que possible et son allure aussi droite que la justice. Elle savait qu’elle la reconnaitrait au premier coup d’œil si c’était bien ce qu’elles croyaient.

Elle avait à la fois envie que ce soit ça et en même temps elle détestait cette idée. Mais peu importait au fond puisqu’elle se ferait à ce qu’il en était.

Enfin, la porte s’ouvrit…

Une jeune fille aux longues boucles noirs attachée en queue de cheval en ressortit, regarda la lune un moment, puis s’empressa de remonter l’allée.

Juste pendant cinq minutes.

La femme cachée sortit, mit un de ses pieds délicatement chaussés de getas de laque noire sur le goudron du chemin et partit dans l’autre sens.

 

« Tout est en place. »

 

« Il ne reste plus qu’à la faire venir à nous. »

 

Au-dessus de l’arbre, Mew regarda la geisha s’éloigner avant de s’envoler ailleurs.

151

 

A suivre… 

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