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19 juin 2013

Chapitre 9 : Alpha (α)… Bêta (β)

Pour peu, ce serait presque une routine : Réveil pâteux au Centre Pokémon de Mauville, tour sous la douche, habillage, essayer de faire quelque chose de ces cheveux, petit déjeuner, affaires réunies, partir à Ecorc… Et là PAF ! Arrivait quelque chose qui casse tout !

En l’occurrence, un appel téléphonique.

Mimiko se força à respirer lentement. Il était inutile et improductif de balancer son pokématos par la fenêtre. Surtout que ça ne pouvait être que Sayaka avec les meilleures intentions du monde.

C’est ainsi que le pokématos provisoirement sauvé manqua d’être de nouveau sacrifié quand ce fut la voix ahurie du professeur Orme qui répondit.

Qu’est ce qu’il voulait encore ?! S’assurer qu’elle faisait bien son travail ? En tout cas elle essayait. Tout irait beaucoup plus vite si on lui payait un moyen de transport. Ce n’était pas comme si un Ho-Oh sauvage allait brusquement sortir des hautes herbes !

-Je suis désolé professeur, je suis ENCORE à Mauville (par votre faute !) mais je me dirige sur le champ vers Ecorcia ! Répondit d’un ton acide la jeune fille.

/Ah ! Tant mieux ! J’ai une mission à te confier !/

-Une missiiiioonnn ???

/Oui, j’aurais besoin que tu te rendes à un site archéologique pas très loin d’ici. Mon célèbre et estimé collègue, le professeur Chen s’y trouve en ce moment et j’aimerais que tu lui confies mes dernières recherches au sujet des ruines Alpha !/

-Très bien tout ça, mais combien vous me payez pour ça ? Répliqua Mimiko qui avait déjà sorti une calculette et tapotait sur les chiffres en faisant des estimations.

/Oh et bien…/

-Je veux dire en comptant le moyen de transport jusqu’aux ruines, la nourriture et tout…

/Disons hum… 1500 ?/

-1500 ?! Vous savez combien ça coute une potion de nos jours ?!

S’ensuivit alors une lourde négociation où la brune se montra impartiale : Elle n’allait tout de même pas laisser un type qui oubliait son propre héricendre faire la loi ! Et puis elle en avait assez de se restreindre pour tout !

-OK ! Nous sommes d’accord ! Fit la jeune fille toute joyeuse.

/Versé une fois mes notes remises en main propre au professeur Chen !/ La prévint le professeur Orme.

-Oki doki loki !

/Je vais faire parvenir le colis à l’infirmière Joëlle, vous pourrez le récupérer auprès d’elle./

La communication s’arrêta alors brutalement, faisant froncer les sourcils de Mimiko.

-Cet homme n’a vraiment aucune manière…

Haussant les épaules, elle partit en quête d’un moyen de transport pour les ruines Alpha, puis récupéra les notes du professeur. Après être d’abord passé dans les boutiques pokémons car elle avait un peu de temps avant que le bus parte, elle prit enfin place et se laissa tranquillement conduire jusqu’à l’intérieur des terres.

-Le professeur Chen, hein ? Songea-t-elle alors que Hien, à ses côtés, mâchonnait un poffin. Ça doit être un genre de savant… 

Elle abaissa le regard sur un magazine de pokescience où il se trouvait en couverture et essaya de lire tout l’article le concernant malgré son mal des transports. Et tout en lisant, elle avait le cœur qui jouait des percussions, à la fois excitée et anxieuse.

Oserait-elle lui demander ? Et s’il savait quelque chose ? Et s’il ne savait rien… ? Et s’il savait, qu’est ce qu’elle ferait, elle ? Et s’il ne savait pas, où pourrait t’elle chercher ? RAAAHHH !!!!

Hien lâcha son poffin à moitié entamé en voyant avec inquiétude sa maitresse passer d’une expression à une autre toutes les cinq secondes. Anxiété, abattement, enthousiasme, tristesse…

-Hé… Héricendre ?

-Je saiiisss pas quoiiii faiiiireeee !!!! Cria silencieusement Mimiko (bein oui quand même, elle n’était pas seule dans ce bus.).

Le petit hérisson ne comprenait pas ce qui tracassait la jeune fille et se contenta de frotter son museau contre son bras pour la rassurer.

-C’est peut être ma seule chance de rencontrer ce professeur en fait… Alors je devrais lui demander. Je voulais attendre un peu pour le faire. D’être installée quelque part, mais ce serait bête de louper cette opportunité ! Oui ! Tu as raison ! Merci Hien !

Il inclina la tête sur le côté. Il n’avait rien dit de tout cela, mais bon…

Elle tourna son regard vers lui, étrangement stressée et humecta ses lèvres du bout de la langue.

-Tout va bien, se passer, hein Hien ?

Son compagnon commençait à se poser lui aussi cette question.

**

Au cœur de la forêt se tenait un regroupement de petites structures en pierres recouvertes à moitié par la mousse et la végétation. Si certaines étaient encore en bon état, d’autres n’existait plus qu’à l’état de blocs épars quant à d’autres, ils avaient si bien tenus que leurs contenus restaient un mystère et leurs entrées scellées.

Une partie des ruines étaient accessible et emménagé, faisant la joie des touristes, une autre, coupée par une rivière, restait uniquement abordable aux chercheurs.

Il y avait néanmoins comme une atmosphère étrange qui planait sur les lieux, comme si le Temps s’était arrêté après une catastrophe.

Mimiko suivit la visite guidée par curiosité, le parcours type emmenait les touristes dans l’un des bâtiments pour découvrir une mosaïque d’un pokémon disparut : un kabuto, ainsi que les mystérieuses écritures du fond de la salle où l’on pouvait déchiffrer « SORTIE ».

(140)

Elle remarqua que Hien était nerveux, les sens en alerte, mais c’était peut-être parce qu’il ne tenait pas à se recevoir une des gouttes d’eau qui suintait du plafond humide. 

En réalité, c’était loin d’être l’eau qui l’inquiétait, mais les étranges stridulations qui venaient de sous leurs pieds. Mais il n’avait aucun moyen d’en référer à Mimiko.

Celle-ci était en train d’observer de façon plus approfondie la plaque du fond de la salle quand une ombre se glissa silencieusement derrière elle et Hien était trop préoccupé pour s’en rendre compte !

L’ombre se ramassa sur elle-même, puis bondit sur la jeune fille dans un grand…

-« WOF » !

Mimiko sursauta et s’assomma la tête contre le mur sous la poussée, avant de, hébétée par le choc, tomber en arrière sur ses fesses. Un caninos vint alors lécher son visage en posant ses pattes de devant sur son ventre.

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-Aaah berk ! Gémit-elle en repoussant le pokémon chien.

-WOF ! Aboya celui-ci.

-Hooo c’est juste dégoutant…

-Est-ce que ça va mademoiselle ? Demandèrent les autres personnes présentes dans le monument.

-J’aurais juste besoin d’un… truc… Un mouchoir… Pour essuyer la bave… Et que le propriétaire de ce caninos l’éloigne de moi !

La guide lui passa un mouchoir en papier tout en l’aidant à se relever :

-Oh… Je ne sais pas ce qui a pris à Bêta, d’habitude il n’embête pas les touristes.

-J’ai une chance folle… C’est votre caninos ?

-Non… Il n’appartient à personne, ou alors aux Ruines Alpha. Il reste là, il n’est pas méchant, il est même plutôt… Simplet.

Mimiko n’en doutait pas une seconde en baissant les yeux sur le toutou qui la regardait comme si elle avait un biscuit pour chien sur le visage, la bouche ouverte et la langue pendante.

Hien vint alors se placer en protecteur devant sa maîtresse :

-Heri ! Heri hericendre ! (Ey toi ! Pourquoi regardes-tu ma dresseuse comme ça !)

-Wof !

-Héri ? (Quoi ?)

-Wof wof !

-Hér’cendre ! Heri hericendre ! (Arceus ! Tu ne sais pas parler ?!?)

Pour toute réponse le caninos lui aboya dessus puis sembla remarquer l’existence de sa queue et se mit à tourner sur lui-même pour essayer de l’attraper. La mâchoire de Hien s’écrasa par terre.

Complètement simplet !

Mimiko eut un rire nerveux et s’empressa de se rendre de l’autre côté de la salle.

Le caninos la suivit.

Mimiko courut à nouveau à son ancienne place. Le pokemon chien fit pareil. Avant de poser son arrière train et de se remettre à la regarder en bavant.

-Oooh… Pourquoi est-ce qu’il me suit ?

-Votre odeur doit peut être lui plaire… ? Proposa la guide.

-Génial. Je sens la bouffe, c’est ça ?

Mimiko eut alors une idée pour se débarrasser du chien. Elle sortit du bâtiment et chercha une branche pour l’agiter devant le museau du pokémon. Celui-ci comprit immédiatement et se mit en position de jeu, la queue frétillante.

-C’est pour qui le bâton ? C’est pour le gentil toutou…. Vas chercher !

Elle lança le bâton le plus loin possible, derrière une des constructions anciennes puis alors que le caninos courrait à sa poursuite, elle détala en direction du bâtiment scientifique, Hien sur son épaule.

Voilà qu’elle en était débarrassée !

-Quelqu’un doit m’en vouloir là-haut, marmonna t’elle pour elle-même en se dirigeant vers le bâtiment à étage où travaillaient les archéologues.

Elle poussa la porte et entra dans un petit hall. Dans un coin était présenté sous verre des plaques avec la même écriture étrange que dans le monument, un homme était d’ailleurs en train de les examiner quand elle arriva. Il se tourna dans sa direction et fit un grand sourire :

-Eh bien Bêta te revoilà ! Tu es parti en flèche tout à l’heure !

Mimiko se rendit compte que ce n’était pas à elle qu’il parlait et constata avec horreur que le caninos était à côté d’elle, le bâton dans la bouche et le poil couvert de boue et de feuilles. 

Il posa la branche à ses pieds avec un aboiement joyeux.

*J’abandonne…*

-Hum, je peux vous aider mademoiselle ? Demanda l’homme en regardant successivement la jeune fille et Bêta.

-J’ai un colis à remettre au professeur Chen de la part du professeur Orme.

-Ah oui, le professeur avait dit qu’il attendait quelqu’un. Venez ! Suivez-moi ! Lui indiqua-t-il en passant une porte menant à un couloir et à un escalier.

-Pas toi Bêta ! Tu es plein de boue ! Précisa-t-il en faisant signe au caninos d’aller dehors.

Celui-ci gémit, les oreilles tombantes, mais s’exécuta quand même.

-Ce caninos s’appelle « Bêta » ? Le questionna Mimiko.

-Pas officiellement, mais c’est comme ça qu’on l’appelle par ici. Comme la lettre grecque « β » évidemment.

-M’est avis que ce n’est pas UNIQUEMENT pour la lettre β…

Le chercheur répondit d’un petit rire nerveux avant de la faire rentrer dans un bureau.

Mimiko calla un instant face aux murs couverts de notes, de photographies ou de longues séries de feuilles avec des courbes. Sur les plans de travail se trouvait semblait-il le même désordre, bien qu’il fut surement expliqué. Des livres ouverts à telles ou telles pages se trouvaient par terre et au milieu de tout ça se trouvait un homme de taille moyenne et aux cheveux gris habillé d’une blouse blanche. Lorsqu’il tourna sa chaise vers elle, elle découvrit son visage sévère aux gros sourcils et bien heureusement pour lui, surtout dans ce pays, pas atteint du tout de la calvitie.

-Qui est-ce ? Demanda-t-il au chercheur.

-La personne que vous attendiez. Et si vous me le permettez, je vais vous laisser, j’étais sur le point de découvrir une réalité profonde au sujet des Ecritures !

-Faites, faites… Lui permit le professeur en inclinant un sourcil avant de s’intéresser à Mimiko : vous êtes la nouvelle assistante de Orme ? Vous me semblez bien jeune… Vous êtes encore à l’université, non ?

-En fait, je ne suis pas VRAIMENT une assistante dans le sens où je ne suis pas une scientifique et… que je n’ai jamais étudié sérieusement la pokémonologie… S’expliqua-t-elle en s’approchant de lui pour poser son sac sur une chaise pas trop occupée.

-Vraiment ? Repris le professeur Chen en regardant cette fois ci son héricendre.

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-Je suis une étrangère, précisa t’elle ensuite comme si ça pouvait l’excuser même si elle trouvait ça archi nul de le dire.

-Ca se voit. Une demi-étrangère si je ne m’abuse ?

-Exact…

-En tout cas, Orme a eu raison de te confier cet héricendre. Il semble se porter comme un charme.

Hien bomba du torse pour se mettre en valeur afin que cet étrange homme n’ait rien à redire au dressage de sa maîtresse. Celui-ci lui adressa une caresse sur la tête tandis que Mimiko sortait les notes du professeur Orme de son sac. 

-Voici ce que vous attendiez, fit-elle en les lui tendant.

-Pas spécialement mais Orme à tendance à se comporter comme s’il était toujours mon élève. Quel est ton nom ?

-Mimiko Laroche, professeur ! Répondit-elle en rougissant bêtement.

-Mimiko ? Quel curieux nom… Ca veut dire…

-« Petites oreilles », je sais… Mais ça s’écrit avec les caractères de « charme »  (魅) et de « miko » (巫女)!* Le coupa rapidement la brune en rougissant encore plus violemment en se retenant de plaquer les deux mèches qui entouraient son visage et qui cachait justement lesdites oreilles, avant d’ajouter presque en marmonnant : Il faut croire que mon père était un homme un peu spécial…

Le professeur cacha son éclat de rire dans une fausse quinte de toux.

-Heureux de faire ta connaissance Mimiko et merci de m’avoir amené les notes de Orme. Ca ne doit pas être facile tous les jours avec lui, il est un peu… étourdi et… excentrique… Mais c’est un excellent savant.

-De rien professeur Chen.

-Bien, tu as sans doute à faire ?

-Euh… Eh bien… Si j’abusais de votre temps…. Commença Mimiko avec difficulté, bien que poussée par Hien qui donnait des coups de tête en direction de l’homme.

-Oui ?

-Vous connaissez sans doute tous les savants du Japon, non ?

-Une grande partie… Oui… Pourquoi ?

Mimiko se retourna dans son sac pour le fouiller et sortir son portefeuille. D’un des rangements de celui-ci, elle sortit une photo pliée en six qu’elle posa sur le bureau.

On pouvait voir, devant un quelconque bâtiment, plusieurs personnes dont une grande partie en blouse blanche ET japonaises. Mimiko montra du doigt un des hommes du milieu, grand, les cheveux noirs qui bouclaient sur ses tempes, un air sérieux et pensif.

-Est-ce que cet homme vous dit quelque chose ?

Le professeur grommela et posa ses lunettes sur son nez pour mieux y voir, comprenant au ton plein d’espoir de la jeune fille qu’elle n’attendait pas qu’il se contente d’y jeter un bref coup d’œil.

-C’est le professeur Akira Matsumoto, précisa-t-elle.

-Le nom ne me dit rien… Mais le conservateur en a peut-être déjà entendu parler, lui. De nombreux chercheurs se rendent ici à un moment ou à un autre et il a une mémoire d’éléphant. Allons le voir.

Ils quittèrent le bureau pour celui qui se trouvait tout au fond du couloir.

Le conservateur était un homme à l’abondante barbe argentée et au regard vif, il y avait un quelque chose chez lui qui mit tout de suite à l’aise Mimiko. Une fois tout expliqué, il regarda à son tour la photographie.

-Oooh oui, je me souviens de lui ! Et d’une partie des autres aussi ! Ils faisaient partie du même groupe de recherche et ont passés un certain temps dans les ruines… Personne ne savait d’ailleurs ce qu’ils y faisaient vraiment…

-Comment ? S’étonna le professeur Chen. Ils ne vous ont rien dit au sujet de leurs recherches ? Comment ont-ils étaient autorisés à les mener alors ?

Le vieil homme balança la tête d’un air navré.

-Mission gouvernemental. L’ordre venait de très haut.

Chen eut l’air sincèrement étonné.

-Qu’est-ce qu’il peut y avoir dans ces ruines, autre que de la simple Histoire, qui puisse intéresser le gouvernement ?

-Peut-être quelque chose en rapport avec les mystérieuses stridulations…

Mimiko prit Hien dans ses bras et le serra contre elle. Le conservateur et le professeur Chen semblaient réellement inquiets et perplexes… On aurait dit qu’elle avait mis le pied dans un nid d’abos.

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Tout ce qu’elle entendait ne la rassurait guère…

-Quand l’avez-vous vu la dernière fois ? Osa-t-elle demander.

-Hmm… Ca fait au moins dix ans, voir plus…

-Pourriez-vous être plus précis ?

Le vieil homme se leva pour ouvrir une armoire et en sortir un immense dossier qu’il posa à plat sur la table. Il se mit alors à chercher dedans, puis le referma et en prit un autre.

*Ce serait plus rapide avec des données stockées sur un ordinateur…* pensa Mimiko en tapotant du pied.

Finalement le conservateur poussa une exclamation en posant le doigt sur une feuille :

-Ca fait précisément treize ans.

Le cœur de Mimiko se mit à battre plus fort en entendant cette nouvelle. Il était en vie ! Ou du moins, à ce moment il l’était encore !

-Et vous ne savez pas où il aurait pût aller ensuite ?

-Non, pas la moindre idée. Et je n’ai pas eu de contact par la suite.

-Peut être… Que ça pourrait avoir un rapport avec ça ?

Mimiko retourna la photographie. Tout en bas étaient écris les noms des personnes présentes sur la face et en haut, écrit à la main d’une écriture penchée : « Summer Wars ».

Les deux savants haussèrent des sourcils.

-A première vue, ça ne me dit rien non plus, déclara le professeur Chen. Summer Wars… Ca signifie « Les guerres d’Eté » ? Ca ne veut rien dire…

-Dans les temps anciens les guerres avaient lieu lors de la belle saison, mais ce n’est plus le cas maintenant… Marmonna le conservateur.

Voyant qu’ils étaient aussi perdus qu’elle, Mimiko n’insista pas et, posant Hien à terre, elle rangea la photographie.

-Merci en tout cas, j’ai pût en apprendre plus, les remercia-t-elle avec un sourire un peu contrit. 

-Vous cherchez cet homme n’est-ce pas mon enfant ? Demanda le conservateur en lui adressant une mimique rassurant, comme celui d’un grand père.

Mimiko hocha la tête.

-Tout à l’heure je vous ai vu avec Yorimora, β cherchait à vous suivre dans le couloir.

-Ah oui, Bêta, je sais pas pourquoi on dirait qu’il aime mon odeur…

-Quand l’homme que vous recherchez est venu ici, il a cherché un pokémon qui pourrait l’accompagner dans les souterrains des ruines et le prévenir en cas de danger. Ce pokémon, c’est β. On ne sait pas pourquoi, il l’a laissé ici avant de partir mais ce caninos est toujours resté fidèle au poste, comme s’il attendait quelqu’un. Ce quelqu’un, c’est peut-être vous ?

-Bêta était à cet homme… Répéta Mimiko dans un murmure tout en jetant un regard vers la porte du bureau avant de s’incliner devant les deux hommes : Veuillez m’excuser Professeur Chen, Monsieur le conservateur !

Elle sortit vivement du bureau, Hien sur ses talons, et remonta le couloir pour retrouver le hall. Bêta se trouvait calmement assis près de la porte et leva son derrière lorsqu’il la vit pour se diriger vers elle, son plumeau de queue remuant joyeusement.

Elle se baissa pour lui caresser la tête.

-C’est son odeur que tu sens sur moi ? Parce que tu étais à lui…. Tu étais à mon père ?

Hien regarda sa maitresse, intrigué, alors qu’elle laissait le caninos lui lécher les doigts, à moitié perdue dans ses pensées.

Elle passa alors ses bras autour du cou du pokémon chien et le serra contre elle.

*Arceus en soit loué, mon père est surement encore en vie !*

****

Iris Laroche regardait par la fenêtre. Sous le soleil ardant les pelouses avaient pris des allures de foins couchés, dévoilant des palettes d’or et d’ocre. Elle contemplait le lointain, le regard vide, attendant avec inquiétude le moment où elle devrait revivre l’angoisse de ce fameux jour.

Des hommes sans émotions, en costume noire, aux lunettes de soleil et oreillettes, qui s’introduisaient dans sa maison et lui posaient des tas de question sur Akira. Des questions auxquelles elle ne savait pas répondre.

 

« C’est très sérieux madame. »

« Si vous savez quelque chose… »

« Où il se trouve, avec qui, peu importe, il faut nous le dire ! »

 

Elle aurait donné n’importe quoi pour le savoir elle aussi !

 

« C’est elle, n’est ce pas ? Votre fille ? »

« Cachez lui la vérité. Elle ne doit rien savoir ! »

« Nous la garderons à l’œil. »

« Elle ne doit pas bouger d’ici. »

« Si elle pose des questions ? Nous vous donnerons un numéro de téléphone. »

« Qu’est ce que le docteur Matsumoto lui a fait ? »

« Nous ne le savons pas nous même. »

« Tout doit rester sous contrôle. »

 

Plus rien n’était sous contrôle. Et par elle ne savait quel miracle, elle leur avait échappé.

Mais c’était aussi de sa faute.

Iris ferma douloureusement les yeux en voyant la voiture noire aux vitres fumées s’introduire sur le trottoir.

Elle n’avait pas su la retenir.

****

De l’autre côté du globe le soleil avait disparu à l’ouest et un manteau de nuit avait recouvert les ruines Alpha.

Mimiko tressait ses cheveux distraitement alors que Hien et Bêta jouait à se bondir et à se mordiller sur le futon.  Le conservateur avait été assez aimable pour prêter une des pièces du haut à la jeune fille pour qu’elle y passe la nuit étant donné qu’elle avait émise le souhait de visiter les ruines. Elle aurait voulu s’y mettre tout de suite mais tous les savants du bâtiment furent unanimement d’accord pour dire que c’était une mauvaise idée d’entreprendre une pareille épopée à la tombée de la nuit. Du coup elle n’avait plus qu’à attendre le lendemain matin.

Windy lissait tranquillement ses plumes auto déclarée de « compétition » du bout de son bec tout en gardant un œil sur les évolutions des deux pokémons feu du haut d’une pendule. Maximus quant à lui dormait déjà dans sa pokéball après avoir été obligé d’avaler ses compléments nutritifs.

Après avoir décidé qu’elle avait suffisamment pris soin de son plumage, la roucool s’envola vers une fenêtre et en tapota la vitre pour que Mimiko lui ouvre. Celle-ci termina d’attacher son élastique et rejoignit son pokémon vol d’un pas souple. Elle apprécia le souffle d’air frais qui frôla son visage quand elle ouvrit la fenêtre et s’y accouda pour regarder Windy disparaitre dans l’obscurité pour se dégourdir les ailes, accompagnée par les hululements des hoot hoots et les croassements sinistres des cornèbres.

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Hien bondit alors à ses côtés et posa une de ses petites pattes sur son épaule d’un air inquiet et interrogateur :

-Héricendre ? Demanda-t-il doucement.

Mimiko lui adressa un sourire et lissa le haut de sa tête avant de replonger son regard sur le paysage des ruines assoupies au milieu de la forêt.

 -Je t’en ai jamais parlé, pas vrai ? De pourquoi je suis venue ici… ?

-Cendre… Fit Hien avec un signe de dénégation.

-En plus du fait que j’ai toujours voulu voir à quoi ressemblait le japon… J’ai grandi avec une mère et un beau-père… Mon père est parti quand j’avais quatre ans… Pendant très longtemps, jusqu’à il y a un an en fait, je ne savais rien à son sujet. Juste… Des mensonges. Racontés par ma mère. Et puis un jour j’ai trouvé cette photo alors que je fouillais dans son bureau.

Mimiko sortit la photo et caressa du doigt l’homme brun.

-Sur cette photo, il n’y a pas uniquement mon père, il y a des parents de mes amies, tous disparus eux aussi… A part quelques-uns, ils viennent tous de ce pays. J’ai pensé que je pourrais retrouver mon père s’il n’était pas mort comme le disait ma mère. Et comprendre pourquoi ils ont tous disparus, comme ça… Brutalement… Sans rien dire à personne ? Ce que m’a dit le professeur Chen et le conservateur m’inquiète… Si mon père travaillait pour le gouvernement… Sur quoi travaillait-il ? Et est-ce que leurs sujets de recherche sont à l’origine de leurs disparitions ?

-Héri…

-Et dans quoi je risquerai de mettre les pieds ?

Elle secoua la tête et poussa un grand soupir.

-C’est peut être un trop gros objectif pour moi. Après tout, je ne suis personne… Je ne suis ni forte, ni super intelligente ou ait des supers capacités comme celle de hacker les sites du gouvernement… Je devrais oublier simplement cette idée…

-Héri ! Héricendre ! S’exclama alors Hien en lui donnant un petit coup sur la joue. Cendre her’cen hericendre !

Elle le fixa de ses grands yeux noisette, se demandant ce qu’il pouvait bien lui dire. Il était évident cependant qu’il la grondait. Et comme pour ce jour où il avait décidé de sauver le professeur Orme de la Team Rocket, c’était surement de sa couardise.

Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Autant parce qu’elle avait envie de se mettre à pleurer de tout son cœur comme une petite fille parce que son papa n’était pas là que parce qu’elle était ému que son ami la soutienne.

-Pourquoi c’est toi, qui es tout petit, qui doit toujours me rappeler à l’ordre ? Renifla-t-elle avant de prendre le pokémon dans ses bras pour le serrer contre elle.

-Héri ! Héricendre !

-Très bien, je ne serais pas une trouillarde. Je vais essayer de retrouver mon père. Je vais descendre avec Bêta dans ses ruines pour trouver ce qu’il y faisait et puis une fois les missions du professeur Orme effectuées, je me rendrais à Safrania pour avoir des réponses.

-Héri !

Hien se mit alors à briller et la jeune fille ouvrit les yeux, émerveillée.

-Hien ?! Qu’est ce que… ?

Dans ses bras le corps du petit pokémon s’allongea, son long museau rétrécit, deux petits triangles d’oreilles firent leurs apparitions et il ouvrit de grands yeux aux pupilles de la couleur du grenât.

Il cessa alors de luire et la jeune fille découvrit à la place de son petit hérisson une grande fouine qui faisait plus que la moitié de sa taille.

Hien venait d’évoluer !

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-Feurisssonnn ! S’exclama-t-il de joie en fermant les yeux.

-Ouah ! Tu as tellement grandi ! … C’est parce que je t’ai traité de minus ?

Le pokémon feu lui répondit en lui léchant légèrement la figure. Elle le souleva un instant_il pesait beaucoup plus lourd d’un coup_ et le déposa à terre sur ses quatre pattes. Désormais il n’était plus question qu’il se repose sur son épaule !

Celui-ci bailla et se roula en boule au niveau de l’oreiller du futon. Mimiko s’allongea à son tour, Bêta se callant contre son dos, et le contempla longuement.

Hien qui avait évolué en diapason à ses émotions.

Il était le symbole de son nouveau courage.

 

A suivre…

 

*Au sujet des noms japonais, ils peuvent avoir deux significations, une littérale et une dans l’écriture, car les noms sont généralement écrits en kanji et un son peut correspondre à plusieurs kanjis totalement différent. La vraie signification d’un prénom ne peut être connue que si on connait les kanjis qui le composent.

C’est souvent un ressort humoristique dans les mangas ou les animes d’ailleurs car si quelqu’un veut écrire le prénom d’une personne en l’ayant uniquement entendu, il peut totalement se tromper et vice versa une personne peut mal lire les kanjis car à un kanji correspond parfois plusieurs sons.

 

J’espère que vous avez apprécié ce chapitre ! (Ya intérêt mince ! Hien évolue !). Pour le prochain on plonge dans les ruines d’Alpha mwahahaha ! (*insérer musique pseudo flippante*). 

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