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11 novembre 2013

Chapitre 14: Le vent dans la caverne

Les grottes avaient un point positif : elles respiraient le silence.

Un silence on ne peut plus le bienvenue. Un silence qui appelait à la réflexion.

Walker Oswald attrapa l’anse d’un mug et le porta à ses lèvres, heureux de sentir le fort arôme du café réveiller ses sens et sa chaleur l’envahir.

Parcqu’aussi silencieuses soient les grottes, elles étaient aussi la plupart du temps aussi glacées que l’intérieur d’un frigidaire.

Il s’était aménagé un petit coin à lui au beau milieu de celle-ci, avec un lit de camp, bonbonnes de gaz et petite table dépliante où se trouvait un ordinateur relié par une dizaine de câbles qui dévalaient par terre, courraient le long du tunnel jusqu’à grimper le long de la roche pour disparaitre dans un trou.

Quel bordel et quelle patience pour poser ce fichu brouilleur !

Parfois Walker se disait que tous les efforts qu’ils produisaient afin de mettre en place leurs coups ne valaient pas ce qu’ils en retiraient. Beaucoup de mal pour pas grand-chose en somme !

Mais bientôt les dresseurs coincés comme des rats dans l’unique Centre Pokémon de la vallée des lacs seraient bien obligés de sortir de leur trou et d’avancer la monnaie. Et eux seraient loin avant que leurs confrères de Johto se soient rendu compte qu’ils avaient empiété sur leur terrain.

Il haussa des épaules à cette idée. On ne pouvait pas dire que la Team Rocket de Johto était très agressive, mais comment ne pas les comprendre ? C’était une région de ploucs avec pour seules vraies villes Doublonville et Oliville ! L’argent se faisait là-bas, pas dans ce coin paumé où ne passaient que les dresseurs et les éleveurs !  

Il avait quand même réussi à manigancer ce plan pour récupérer un peu d’argent et renflouer les comptes de leur filiale de Kanto.

L’histoire de Carmin-sur-Mer leur avait fait mal… Très mal. Il avait fallu payer des pots de vins aux politiciens, journalistes et policiers pour étouffer l’affaire et mettre hors d’accusation le champion de l’arène. Une grosse compensation financière avait même été envoyée à un des hauts conseillers de l’empereur.

Ils s’en souviendraient tous de cette fichue fin d’été !

Alors qu’il pensait que la journée se révèlerait aussi tranquille que ces derniers jours, trois de ses hommes apparurent soudain, l’air agacés ou penauds, comme de jeunes caninos s’attendant à être réprimandés.

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Walker poussa un soupir, s’attendant d’avance à être exaspéré et posa sa tasse sur la table.

-Monsieur… Commença l’un des trois avec une grimace.

-Allez-y. Dites-moi ce que vous faites-là plutôt qu’à vos postes ?

Les trois hommes, un solo et deux « représentants » d’équipe duo, se jetèrent de petits regards, mais c’est le même, apparemment le plus courageux qui reprit la parole :

-Nous avons tous été battu par un dresseur… Le même apparemment. Il a réussi à entrer… Et sans pokémons en état de combattre, nous ne pouvons pas continuer à garder les issues.

Il avait dit ça en le regardant droit dans les yeux. Oui, il était courageux, se dit pour lui-même Walker.

Autrefois, plutôt que de porter l’uniforme noir des sbires Rocket, il avait peut être porté un costume trois pièces, enfermé dans un bureau d’un des immenses gratte-ciel du quartier des affaires de Safrania, ou bien avait-il été un dresseur plein d’ambition qui avait découvert la dure réalité de la Ligue Pokémon ?

C’était simple : soit on travaillait avec la Team Rocket par intérêt personnel, soit pour payer son loyer ou bien pour payer ses dettes.

Il n’avait JAMAIS rencontré personne qui faisait ça par « conviction ».

Lui avait fait partie de la dernière catégorie.

Il avait à une époque plongé dans la spirale infernale des jeux d’argents. Casino, paris, loterie… Il avait été viré de son misérable boulot de comptable après avoir détourné de l’argent pour se renflouer et n’avait pas osé le dire à sa femme ni à sa petite fille. Et il avait continué à jouer en espérant gagner le gros lot et tout réparer.

Et naturellement, il avait continué à perdre.

A perdre jusqu’à ce que deux hommes de main l’attrapent et le jettent aux pieds du grand Boss qui lui avait fait comprendre que maintenant il était temps de rembourser.

Autrement dit, travailler gratuitement pour la Team Rocket jusqu’à avoir payé toutes ses dettes avec les intérêts.

Ces types de recrues n’étaient guère plus que des esclaves.

Mais lui, il l’avait fait, il avait même travaillé tellement dur qu’il était monté en grade et que désormais il ne devait ses ordres qu’au lieutenant au-dessus de lui, la grande N°9, et qu’il gagnait suffisamment d’argent pour rembourser ses autres dettes et faire vivre correctement sa famille qui, bien sur, n’avait pas la moindre idée de ce qu’il faisait vraiment.

Il savait cependant quelque chose que la plupart des hommes qui s’engageaient ne savaient pas : Rentrer dans la Team Rocket était facile…. En sortir par contre…

On ne sortait pas de la Team Rocket.

Ou bien fou.

Ou bien les pieds par devant.

Quitter ou désobéir, c’était risquer de voir sa famille massacrée au cours d’une nuit, ou bien de se faire tuer silencieusement au coin d’une rue.

Il avait conscience de tout cela, à tout moment, et remerciait tous les dieux qu’il connaissait de ne pas faire partie de la branche de « nettoyage ».

-Vous venez me dire qu’UN SEUL dresseur a réussi à vous battre ? Dois-je comprendre que vos pokémons étaient déjà fatigués ou que vous avez besoin d’une remise à niveau avec notre instructeur ?

Ces derniers mots provoquèrent des frissons et des grimaces.

-Il était plutôt fort ! Quand il m’a battu, j’ai voulu l’empêcher de passer mais il m’a repoussé et son tartard nous a fait voler mon équipier et moi sur plusieurs mètres ! Geignit l’un des trois hommes.

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Walker remarqua alors les ecchymoses et bleus qui ornaient son visage,  mais il n’en fut pas pour autant affligé.

-Et moi j’ai cru qu’il avait payé et comme prévu j’attendais plus loin dans la grotte pour le détrousser de ses derniers pokédollars… Mais il m’a fait subir le même sort. Assura le deuxième qui se tenait en retrait.

-Tu oublies de dire que tu t’es fait écraser par un canarticho ! Répliqua le premier pleurnicheur comme si ça pouvait minimiser sa propre défaite.

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Le deuxième lui lança un regard meurtrier. De toute évidence, il avait eu l’intention de cacher ce détail humiliant.

-Je vous prierais de ne pas sous-estimer les capacités d’un canarticho devant moi, répondit calmement Walker.

Il était trop tôt pour se mettre en colère.

-Bref, si je résume, on a un dresseur qui traine. Mais j’aimerais surtout savoir pourquoi l’un de vous, et son équipier, placé originellement à la sortie d’Ecorcia se trouve à la sortie de la vallée des lacs ?

Le premier pleurnicheur se figea, car c’était de lui qu’il s’agissait.

-Mais… Mais… Vous n’avez pas envoyé l’équipe des trois nouveaux nous remplacer ?

C’était une supplique, mais là, la tension de Walker était en train de monter dangereusement.

-J’aurais fait QUOI ? J’aurais envoyé des « nouveaux » même pas enregistrés surveiller la sortie d’Ecorcia ?

C’était une question rhétorique et ils le savaient tous, c’est pourquoi pleurnicheur 1 semblait se ratatiner sur lui-même comme le tadmorv stupide qu’il était.

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-Toi, là ! Le plus compétent ! C’est quoi ton nom déjà ?

-Yoshioka monsieur, répondit celui qui se trouvait devant les autres.

-Vas voir à la sortie d’Ecorcia s’ils s’y trouvent. Et toi l’abruti du fond, prie pour qu’ils ne se soient pas envolés avec le fric qu’ils ont récupérés !

Yoshioka partit sur le champ sans même rappeler à Walker que ses pokémons n’étaient plus en état de supporter un combat.

-Je savais qu’on aurait dû partir avec une équipe médicale, chuchota doucement celui qui s’était fait battre par un canarticho, mais l’autre était beaucoup trop tendu pour lui répondre.

-En plus s’ils sont partis… C’est avec le nosferapti qu’on leur avait passé… Bégaya-t-il.

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-Au diable le nosferapti ! Enragea alors Walker, les faisant sursauter avec son éclat de voix. Seul l’argent importe ! Les nosferaptis on peut en attraper une dizaine ! Une centaine ! On peut même les acheter en lot en prix de gros !

Il s’en voulait à lui-même d’avoir accepté ces trois jeunes hommes à l’essai. Presque encore des ados… Il les avait mal sentit dès le début.

Trop malins ou trop sournois, au choix, pour proposer d’accepter des basses besognes… Même sous ce prétexte fallacieux de s’entrainer. Mais ce qui était fait l’était et il ne pouvait qu’espérer se tromper.

-Bon… Vous deux et vos collègues respectifs vous rentrez à la base. Vous êtes désormais inutiles ici et j’écrirais pour vous une jolie lettre de recommandation à l’instructeur… Compris ? Quant à moi, je vais régler personnellement ce problème de « dresseur qui traine ».

**

-On a bien fait de suivre ton plan Harry ! S’exclama Goliath tout en comptant la liasse de billet qu’il avait dans les mains. Avec ça on va pouvoir se payer un bon resto à Ecorcia. On dit que la spécialité c’est la seiche cuite au charbon de bois ! J’ai hâte de gouter ça !

-Et si tu pensais à autre chose qu’à ton ventre ? Proposa Harry en tournant une page de son magazine.

Ils étaient tous les trois adossés à un gigantesque tronc de pin surement centenaire en attendant que les trombes d’eau qui tombaient s’apaisent un peu. Le paysage fait de roc et d’eau de la vallée des lacs laissaient place de l’autre côté de la montagne à une végétation haute et abondante, fait d’épineux aux troncs effilés qui se tenaient en bosquets le long d’un chemin de terre. Celui-ci menait à la ville que l’on voyait au loin par la fumée des cheminées. Et plus loin encore s’élevait une marée verte qui ne pouvait être que le grand Bois aux Chênes, dernier vestige d’une forêt que l’on disait autrefois gigantesque et que la métropole de Doublonville avait peu à peu dévorée au fil des siècles.

S’il ne pleuvait pas, ils auraient surement aussi aperçu l’océan, d’un gris de perle insondable.

Cependant, pas un seul des garçons n’admirait le paysage. Peut-être trop habitué à la majesté tranquille et honorable de la région de Johto, loin de l’urbanisée Kanto, de la tropicale Hoenn et de la montagneuse Sinnoh.

-Tu es jaloux parce que moi j’aurais mon resto traditionnel et que toi tu ne trouveras surement pas une seule jolie fille dans ce bled de campagne !

-Dans son genre, Ebenelle est aussi un bled de campagne et pourtant on y trouve quelques belles créatures, répliqua Harry sans monter le ton, comme s’il l’entendait à peine.  

-C’est dommage tout de même de s’être cassé, ils payaient plutôt bien…  

-Tu es stupide Goliath, le tança soudainement Chriss d’une voix glaciale. Le jour où un membre du Clan des Dragons servira qui que ce soit, il se mettra à neiger dans les îles Oranges !

-Il NEIGE parfois dans les îles Oranges, rectifia automatiquement Harry.

-Oh la ferme Harry !

-Pourquoi tu n’es pas content Chriss ? On a réussi à traverser les Caves jumelles et en plus on a plein de fric à dépenser… Qu’est-ce qu’il te faut de plus ?

Le blond ne répondit pas, écartant avec un froncement du nez la main de Goliath qui s’était posée sur son épaule.

-Il fait la tête parce que Mimiko s’est échappée avant qu’on l’ait ratatinée, expliqua tranquillement Harry en continuant à lire. 

Goliath fronça lui aussi ses épais sourcils à ce souvenir : il avait mis un temps fou à se débarrasser du sable qui s’était logé dans ses yeux.

-C’était pas fair-play de sa part, maugréa t’il.

-« Fair-play » ? Le sommes nous, nous ? Alors pourquoi devrait-elle l’être ?

-Parce que c’est ce que font les gens comme elle.

-Pourquoi j’ai l’impression que tu la défends Harry ? Demanda d’un ton faussement railleur Chriss. Tu la trouves jolie ? Tu es amoureux d’elle ?

Harry se demanda un bref instant ce qu’il se passerait s’il approuvait ces dires qui avaient un rien de candide. Mais il se rendit compte qu’il le savait déjà et n’avait pas particulièrement envie de créer une nouvelle dispute. Il se contenta donc d’un petit rire.

-Disons que j’éprouve une certaine sympathie mêlée de pitié. Parce qu’avoue qu’il y a quand même mieux que d’être dans ton collimateur !

Chriss se contenta d’une moue dédaigneuse, puis regarda la pluie qui tombait comme un rideau devant eux et fronça les sourcils.

-Bon, quand est ce que cette satanée pluie va-t-elle se calmer ? On devrait déjà être au Centre Pokémon !

-Une envie pressante ? Le taquina Harry sans le regarder, mais vas-y, je t’en prie, ça ne gênera personne !

-Non mais ça va p…

-Tiens puisqu’on en parle ! Le coupa brusquement Goliath en se tournant et en baissant son jogging et son caleçon d’un même mouvement.

-Qu’est-ce que vous pouvez être dégoutant… Maugréa Chriss en se détournant, le nez froncé.

Le sourire d’Harry s’agrandit encore plus, mais le blond ne le remarqua pas car il le cacha derrière son magazine.

***

-Alors comme ça tu as aussi un canarticho ?

Cela faisait bien une demi-heure que Snow tenait la jambe à Fabian, bien décidée, apparemment, à apprendre tout ce qu’elle pouvait de lui.

Ou alors n’aimait-elle pas le silence ?

Ou alors était-ce sa façon à elle de maintenir une bonne ambiance au sein de leur petit groupe hétéroclite ?

Mimiko n’avait, quant à elle, pas fait beaucoup d’effort de discussion, ce qui ne semblait pas peiner particulièrement le jeune homme. Elle les écoutait distraitement parler tout en étant attentive à leur environnement, des clapotis de l’eau au bruit de battements d’ailes de Windy et Golan. Elle guettait le bruit bizarre.

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Plusieurs fois elle avait eu l’impression d’avoir vu ou même sentit un mouvement au bord de son champ de vision. Cela pouvait très bien être des pokémons : cette grotte devait grouiller de racaillous, mais ça pouvait tout aussi bien être autre chose.

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Genre un Rocket.

Une partie d’elle trouvait étrangement bizarre d’avoir fait autant de chemin sans être tombé sur l’un d’eux… Même si Fabian s’était occupé de faire le ménage de son côté…

-C’est trop facile… Marmonna-t-elle pour elle.

-Tu as dit Mimiko ? Demanda Snow en tournant la tête vers elle.

-Non, rien…

La petite brune s’arrêta un instant pour se mettre à sa hauteur :

-Je suis bien contente que l’on est rencontré Fabian. Apparemment, il a fait peur à la Team Rocket ! Avec un peu de chance, on pourra sortir sans trop de difficulté de cette grotte et j’arriverais à temps pour aider mes amis !

-Je le souhaite en tout cas…

Snow lui adressa un sourire avant de lever son bras pour permettre à son roucoups de s’y poser un instant.

-Tu sais… J’ai essayé de le persuader d’essayer la coordination, mais vu la grimace qu’il a fait quand j’ai fait pleuvoir une pluie de pétale autour du fouet lianes de Litchi lorsqu’on combattait le gravalanch, je ne suis pas sure qu’il soit fait pour. Pourtant Litchi et moi avons mis plusieurs mois à réussir cette double attaque ! 

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-Une pluie de pétale…

Fabian jeta un coup d’œil vers elles et Mimiko eut du mal à le voir lui si sérieux, presque solennel, entouré de pétales de fleurs roses et retint intérieurement l’éclat de rire que cette image faisait naitre.

-Un problème ? Lui demanda-t-elle en essayant de cacher son amusement.

-Ne restez pas si loin derrière, on ne sait pas ce que la Team Rocket a préparé !

-Je suis sure que la Team Rocket a pris ses jambes à son cou ! Répliqua Snow en allongeant cependant l’allure.

-Je ne suis pas SI intimidant que ça, l’avertit le jeune homme en remontant son gros sac à dos sur ses épaules. Je suis juste tombé sur des novices.

-L’un d’entre eux avait-il un uniforme blanc ? Demanda Mimiko.

-Non, pourquoi ?

-Les uniformes blancs semblent être les chefs.

-C’est bien ce que je disais. J’ai vaincu les nuls.

-Peut-être n’y avait-il que des nuls ? Lança Snow avec espoir.   

Fabian et Mimiko la regardèrent avec scepticisme.

-Bein quoi, on sait pas ! C’est toujours possible !

A peine avait-elle terminée sa phrase qu’un pan du mur derrière eux explosa, faisant s’effondrer toute une partie du plafond.

Réactif, Fabian attrapa chacune des deux filles par une main et les tira afin de leur éviter de se retrouver ensevelies.

Golan et Windy piaillèrent leur indignation en brassant de leurs ailes un air à présent saturé de poussière.

-Qu’est ce qui vient de se passer ? Gémit Snow. Un tremblement de terre ?

-Non, rétorqua Fabian en lâchant les deux jeunes femmes et en cherchant dans le nuage de poussière quelque chose.

-Cela fait deux mauvaises suppositions, fit une voix masculine un peu sèche. Mais une information fausse pour moi aussi puisqu’alors que je m’attendais à un rat, j’en trouve trois.

Mimiko et Snow étaient trop occupées à tousser pour faire attention à la remarque, mais Fabian attrapa quant à lui une pokéball accrochée à son sac.

-Altius ! Tranch’Air !

Un canarticho apparut à ses pieds et après un couac d’assentiment, bondit et fendit l’air de son poireau comme si c’était une épée. Il ouvrit ainsi un couloir dans la poussière que s’empressa de prendre le groupe.

Lorsque l’épais nuage de poussière provoqué par l’éboulement disparut, ils purent aisément détailler l’homme qui se tenait en haut d’un petit promontoire rocheux.

Un peu plus de la trentaine, il était châtain, cheveux courts retenus en arrière par des lunettes d’aviateurs et ce qui frappait le plus dans sa physionomie c’était ses yeux perçants et froids.

Il avait un regard d’oiseau de proie.

Et anecdotiquement il portait un magnifique uniforme blanc frappé d’un grand R magenta sur le torse.

Son uniforme était cependant différent de celui qu’avait pût voir Mimiko à Carmin sur Mer, il ressemblait plus au modèle noire, mais peut s’agissait-il du modèle masculin.

Il eut un petit rire narquois en voyant leurs visages s’assombrir devant son costume, puis ses yeux fixèrent attentivement les trois oiseaux présents.

-Un roucool, un roucoups et… le fameux canarticho. Le premier est trop gras, le deuxième à une aile plus courte que l’autre et le troisième… a une taille ridicule. Je suis déçu.

Chaque pique lancée toucha autant les pokémons que les dresseurs, à part peut-être Mimiko, qui en dehors des circonstances, se seraient bien marrée.

-ROUCOOUUUU ?!?!!! (Comment ça trop « grasse » ?!?!!!) S’indigna Windy avant de s’élancer, prête à lui faire ravaler ses paroles.

-Comment ça Golan a une aile plus courte que l’autre ????? Couina au même moment Snow en regardant son pokémon essayer de garder contenance, mais foudroyant toute de même le Rocket de son regard.

-Canar ! Canartichoo !!!! (On va voir si je suis « ridicule » !!!) Répliqua quant à lui Altius en faisant tourner son poireau comme s’il s’agissait d’un révolver dans les vieux westerns.

-Je me demande bien que ce que vous pouvez bien y savoir pour nous dire ça… Grogna Fabian en avalant difficilement l’injure.

-Au contraire, répliqua l’homme en évitant d’un mouvement Windy. On m’appelle Walker et je suis un spécialiste du type vol. Je vais vous montrer ce qu’est un véritable pokémon oiseau digne de ce nom… MANGETSU ! *

Tout en évitant à nouveau Windy, il lança à son tour une pokéball et de celle-ci sortit un faisceau qui grossit, grossit, jusqu’à prendre presque toute la taille du couloir. Un immense noarfang d’un peu plus de deux mètres apparut alors.

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-Ah oui, quand même… Lâcha Snow d’une toute petite voix tandis que ses compagnons, humains comme pokémons, étaient muets de stupeur.

Bien que conscient de sa supériorité, Walker ne souriait pas, non, il gardait un air concentré, comme un rapace tournoyant au-dessus d’une proie potentielle.

-Maintenant je vais vous prendre vos pokémons et vous chasser d’ici… Mangetsu… Cyclone !

Sans qu’ils s’y attendent, le grand noarfang se mit à battre des ailes, provoquant une bourrasque d’air tellement puissante qu’Altius, Golan et Windy furent soufflés de leurs emplacements, rapidement suivit par Snow et Fabian dont les pieds glissèrent sur la roche avant de trébucher et d’être rejetés en arrière.

Mimiko rattrapa Windy dans ses bras au passage. Elle ferma les yeux et serra les dents en s’attendant à décoller elle aussi de terre.

Mais il n’en fut rien.

Quand la bourrasque la toucha, elle eut une étrange impression, non pas d’angoisse, mais au contraire de confort et de chaleur. Ça lui était étrangement familier, pourtant elle était incapable de dire pourquoi.

Ca ressemblait à un fragment de souvenir, comme quelque chose qu’elle aurait vécu dans son enfance.

Elle ouvrit les yeux.

Elle retint son souffle.

Elle n’était plus dans la caverne, mais elle était comme suspendue dans le ciel et voyait défiler un paysage fait de végétation et de rivières en dessous d’elle. Au loin se tenait deux grandes tours que l’on voyait dépasser des arbres, illuminée par une lumière dorée comme celle des premiers rayons du soleil.

*Oh…*

Elle sentit soudain le vent cesser et le décor disparut en même temps pour ramener celui de la grotte. Ses deux mèches de cheveux qu’elle portait de chaque côté de sa tête retombèrent avec douceur sur ses épaules.

Elle était restée à sa place, Windy toujours dans ses bras et celle-ci semblait la regarder avec un peu d’effroi.

Le noarfang était aussi surpris, quant à Walker il la regardait avec des yeux exorbités.

-Non… Je n’arrive pas à y croire… Pourtant… Murmura-t-il beaucoup trop loin pour qu’elle puisse l’entendre. Le professeur Matsumoto…

Il se secoua et reprit son air concentré, ce qui eut pour effet de sortir Mimiko de sa propre confusion. Elle n’avait aucune idée de ce qui s’était passé, mais elle n’avait pas l’intention de le laisser lui prendre ses pokémons !

Elle rappela Windy qui restait tétanisée, puis fouilla dans son sac :

-Shampoo ! Attaque Flash !!! Ordonna Mimiko en faisant sortir la brebis de sa pokéball.

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Celle-ci, à peine sortie, secoua sa queue dont la boule se mit à briller aussi fort qu’une étoile, éblouissant aussi bien le noarfang que tous ceux qui ne s’y étaient pas préparé.

Cela laissa cependant le temps à Snow, à Fabian et leurs pokémons de reprendre leurs places à ses côtés.

-Qu’est ce qui s’est passé ? Demanda le jeune homme en fixant la brune d’un air un peu réprobateur.

-Oui ! Qu’est ce qui s’est passé ? Fabian et moi avons été expulsés à trois kilomètre et toi tu es restée sur place !!!!

-Certainement pas à trois kilomètres, la reprit sobrement le châtain.

-Je n’en ai aucune idée, mais ce n’est pas le plus important ! Maugréa Mimiko en leur montrant du doigt le noarfang qui réapparaissait alors que la lumière de Shampoo s’affaiblissait.

-OK ! WATSON !!! Appela Snow alors que son pikachu venait se placer devant elle en tapant dans ses petits poings comme un boxeur.

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-Altius… Fit Fabian alors que son canarticho faisait du surplace à ses côtés. Direct Toxik !  

Le gigantesque hibou, encore aveuglé par une lumière que de par sa nature nocturne il préférait éviter, ne vit pas arriver le coup. Le canarticho s’était lancé sur lui, son poireau luisant d’une lueur violette qu’il abattit sur son ventre.

Le noarfang se contenta d’un bref croassement de protestation et tenta de frapper le canard d’un coup d’aile. Celui-ci l’évita sans souci : il fallait dire que sa taille lui imposait un certain handicap en matière de mobilité.

Néanmoins, elle lui apportait aussi certain avantage. Le direct toxik, contrairement à ce qu’avait espéré Fabian, ne l’empoisonna pas, la quantité de poison que pouvait produire Altius étant trop faible pour un corps aussi gros.

-Watson, tonnerre !!! Ordonna quant à elle Snow.

-Shampoo, éclair ! La suivie Mimiko.

Les deux pokémons électriques lancèrent alors leurs jets de foudre sur l’animal. Si l’éclair ne lui fit pas grand-chose, il semblait ne pas apprécier l’attaque tonnerre de Watson.

-Mangetsu, brouhaha ! Intervint Walker.

Le noarfang ouvrit alors large son bec et se mit à pousser de grands cris tonitruant qui firent grimacer ses adversaires et cesser leurs attaques.

-Quel horreur ! Hurla Mimiko en essayant de se boucher les oreilles au mieux.

-Ne vous déconcentrez pas et essayez de viser au même point ! Lança Fabian aux deux jeunes filles. Vous serez plus efficace ! Altius, danse lames !

-Il en a de belles, ne pas se déconcentrer ! Grommela Mimiko qui voyait Shampoo et Watson souffrir encore plus qu’eux de cette attaque sonore.

Pendant ce temps, le canarticho se força à se reprendre et commença à sautiller sur lui-même en faisant de grands mouvements avec son poireau.

-Essayons ! Proposa tout de même Snow en fixant Mimiko d’un air à la fois effrayé et déterminé.

Elle aussi avait peur de se voir prendre ses pokémons.

-Shampoo !

-Watson !

-Essayez de viser le même endroit ! Hurlèrent-elles en même temps.

Les deux pokémons se regardèrent avant de se reprendre et de lancer à nouveau leur attaque.

Malheureusement il était très difficile de joindre les deux charges sur la même cible. D’abord parce que le noarfang continuait à brailler et parce que les deux éclairs avaient la maudite tendance à exploser lorsqu’ils se trouvaient en contact.

-Raah… Grogna Fabian. Oui j’imagine que ça ne marche pas aussi facilement qu’un posipi avec un négapi…

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Il fixait les deux pokémons qui essayaient de faire de leur mieux tout en essayant de réfléchir. Si les deux pokémons n’arrivaient pas à unir leurs forces, la prochaine attaque d’Altius ne servirait pas à grand-chose…

L’attaque brouhaha cessa enfin, leur permettant tous de s’entendre à nouveau penser.

-Mangetsu ! Cessons tout ça ! Hypnose ! Ordonna Walker.

-Noon !

S’ils s’endormaient tous, et il ne doutait pas une seconde que l’attaque lancé par ce maudit Rocket ne soit pas destinée qu’à leur pokémon, ils étaient perdus !

Le cri de Fabian s’entendit à peine au milieu des deux ordres lancés en harmonie par Snow et Mimiko :

-FLASH !!!!

Une lumière aveuglante, provenant cette fois-ci, et de Shampoo et de Watson, envahi la grotte et fit pousser un cri de mécontentement au noarfang et à son maitre. L’attaque hypnose était pour l’instant retardée.

Cela laissait le temps à Fabian d’élaborer une autre tactique : il se tourna vers l’endroit où il savait se trouver les deux femmes :

-Snow, lorsque l’attaque cessera, je veux que Watson utilise son attaque tonnerre sur Shampoo !

-Hein ? Mais…

-Quoi ?!? S’indigna Mimiko.

-Les wattouats sont habitués à absorber l’électricité ! Se justifia Fabian. Il restera ensuite à Shampoo à relâcher cette énergie sur le noarfang. Leurs deux énergies convergeant en un seul point ! 

Il s’empressa de terminer ses explications car le flash était déjà en train de disparaitre.

Snow consulta rapidement Mimiko du regard et celle-ci, bien que terriblement inquiète, hocha la tête.

-WATSON, tonnerre sur Shampoo !

Le pikachu et la wattouat tournèrent de grands yeux étonnés sur leurs maitresses, mais comme elles semblaient décidées, Watson cessa immédiatement son flash et envoya le reste de son énergie sous la forme d’un épais jet de foudre sur la petite brebis.

Celle-ci écarta les pattes sous la violence du choc : même si elle était habituée à être frappée par la foudre, le niveau du pikachu était supérieur au sien et elle n’avait jamais reçu autant d’électricité à la fois et de façon continue. Une faible plainte s’échappa d’elle alors que la toison de laine gonflait et que ses pattes commençaient à trembler.

-Shampoo, ne la garde pas ! Relâche là !  Lui ordonna Mimiko.

Ainsi, l’électricité envoyée à Shampoo par Watson fut aussitôt relâchée sur le noarfang. Celui-ci, qui commençait à peine à retrouver la vue, fut frappé par ce puissant jet d’énergie, qui, cette fois-ci, ne le laissa pas de marbre puisqu’il poussa un cri en battant férocement et inutilement les ailes comme pour se mettre à l’abri.

Cela n’arrêta pourtant pas les deux pokémons électriques bien qu’une bourrasque envahie la caverne et malmena aussi bien le groupe, que Walker qui essayait de reprendre le contrôle de son grand hibou.

Il ne pouvait décemment pas perdre, pas contre ces minis pokémons et pas alors qu’il avait de toute évidence à portée de main une des « œuvres » du professeur Matsumoto !

Pourtant il dût se résoudre à la défaite quand Fabian porta son attaque :

-Altius, aéropique !!

Le canarticho qui venait de booster ses capacités d’attaques s’élança sur le noarfang affaibli et tournant sur lui-même comme une vrille, vint le frapper à la tête.

L’hibou poussa un cri et tomba en arrière, manquant d’écraser de peu Walker qui eut le réflexe de faire un saut sur le côté.

Mangetsu s’effondra sur le dos et sur une dernière attaque éclair et tonnerre combinée, fut mis KO.

-YEAAHHH !!! On a réussi ! S’exclama Snow en bondissant sur son pikachu pour l’étreindre.

Shampoo se laissa quant à elle glisser par terre, épuisée. Mimiko vint s’agenouiller auprès de la petite brebis en lui promettant un soin entier avec massage ce que Shampoo approuva d’un petit bêlement approbateur.

Fabian se contenta quant à lui d’un rapide sourire à son canarticho avant que ces deux-là reprennent leurs airs concentrés et s’élancent vers le noarfang qui était rappelé dans sa pokéball.

Le jet de lumière rouge disparut et laissa à nouveau apparaitre Walker qui semblait passablement en colère, mais pas le moins du monde inquiété du dresseur qui se précipitait vers lui.

Ces yeux s’arrêtèrent un long moment sur la jeune fille brune en train de caresser la wattouat avec regret, avant de faire exploser devant lui une petite balle.

Un nuage de fumée noire enveloppa alors le rocket et obligea Fabian et Altius à s’arrêter.

-JE M’EN SOUVIENDRAIS ! Fit la voix de Walker en sortant du nuage, la main accrochée à la patte d’un grand piafabec.

21

Ils s’envolèrent tous les deux à travers un conduit étroit qui devait mener à la surface et disparurent de leur vue.

-NON ! IL S’ECHAPPE !!! S’exclama Fabian en regardant tout autour de lui à la recherche d’un moyen de le suivre.

Snow posa alors sa main sur l’un des bras musclés du garçon :

-Ce n’est pas la peine de le poursuivre, le plus important, c’est qu’il soit parti.

-Mais…

-La police s’en occupera. Sortons plutôt d’ici.

-Je suis d’accord avec Snow, approuva Mimiko. C’est pas la peine qu’on s’attarde plus que nécessaire dans le coin.

A elles deux, elles réussirent à forcer Fabian, dont la déception était flagrante à son air fermé, à les suivre et, plus par un coup de chance que grâce à un plan établi, ils sortirent tous les trois des grottes jumelles.   

Mimiko aurait aimé sauter de joie, chanter le ciel, le soleil et les papilusions, toussa, bref sa joie d’être à nouveau à l’air libre, sauf que c’est des  trombes d’eaux qui les accueillirent.

-Ah non ! J’avais dit que je ne voulais plus voir d’eau de ma vie ! Maugréa-t-elle en regardant la pluie tomber.

-Bon… Moi je vais voir si ce brouilleur a été désinstallé, marmonna Fabian d’un ton un peu boudeur.

-Attends avant ! L’arrêta Snow en tendant ses mains. Vous deux, donnez-moi vos téléphones portables !

Fabian et Mimiko se regardèrent d’un air intrigué et fouillèrent dans leurs affaires pour en sortir l’une son pokématos, l’autre une espèce de téléphone satellite qu’ils lui tendirent sans trop savoir ce qu’elle comptait en faire.

En fait, elle se contenta de brandir son propre portable et avec une exclamation de satisfaction, le ramena contre elle :

-Voila ! Maintenant j’ai vos numéros de téléphones ! On pourra rester en contact !

Les deux personnes devant elle eurent soudain l’immense impression de s’être fait avoir. Mais ils ne pouvaient rien dire devant l’immense sourire de la jeune fille et il était largement plus facile de dire « Au revoir » que « Adieu ».

**

 A travers le visiophone, Lucrezia Noin le regarda tout d’abord avec scepticisme, puis ses yeux d’un bleu d’abysse semblèrent s’adoucir quelque peu.

-En êtes-vous sur Walker ?     

-Je ne pense pas me tromper. Pour moi, il s’agit bien de l’œuvre du professeur Matsumoto, répliqua l’homme sans ciller.

-Alors c’est une piste à ne pas laisser tomber… Même si ça ne signifie pas qu’on le retrouvera, ajouta t’elle en aparté tout en tournant la tête vers l’homme qui venait d’entrer dans la pièce.

Celui-ci avait une haute stature, et comme il était torse nu, une serviette autour de son cou, l’on pouvoir voir les impressionnant muscles qui le formait, ainsi que plusieurs cicatrices ici et là. Avec ses longs cheveux blonds platine qui lui tombaient jusqu’aux hanches, son visage européen régulier et ses yeux d’un bleu de glacier, on pouvait dire que c’était un homme magnifique. Il avait la faculté, rien qu’en vous regardant, de vous imposer le moindre de ses ordres.

Entre autre, songea la femme.

Un voltali se tenait à ses côtés, la fixant lui aussi de ses yeux perçants.

135

-Le professeur Matsumoto a laissé des miettes de pain derrière lui, lui déclara-t-elle. Walker est tombé sur un de ses cobayes.

-Il ne l’a pas capturé ? S’étonna le blond avant de fixer son subalterne qui tressaillit un peu. Je suis extrêmement surpris Walker. Vous n’êtes pas réputés pour lâcher les proies que vous avez ferrées.

-Veuillez me pardonner « 6 » ! Elle s’est révélée immunisée au type vol… Auriez-vous été à ma place, vous ne l’auriez pas laissé filer…  

-Je vous l’ai déjà dit Walker, il est malaisé pour un homme de se contenter d’un seul type de pokémon.

-Oui, à présent je m’en souviendrais… Dois-je la poursuivre ?

-Vous êtes dans le Johto en ce moment, n’est-ce pas ? Laissons donc ce privilège à nos chers confrères.

-Mais ? S’étonna Lucrezia.

-Nous avons suffisamment de soucis ici pour nous mettre la deuxième division sur le dos. « 13 » ne serait pas fier de nous…

-Bien, « 6 » ! Je vais prendre contact et leur donner toutes mes données à ce sujet. Et, en dehors de cette histoire… Le chargement arrivera à l’heure.

-Bien… J’aime la ponctualité.

Le visiophone s’éteignit, laissant seul les deux membres hauts gradés de la Team Rocket.

-Qu’il y a-t-il Lucrezia ? Vous semblez contrariée ? S’étonna l’homme en prenant ses mains pour la relever. Vous n’approuvez pas ma décision ?

-Je comprends vos préoccupations, mais nous savons aussi à quel point il est important pour vous de retrouver le professeur après ce qui s’est passé à Cramois-Ile… Je suis sûre que « 13 »…

Elle fut coupée dans sa phrase.

Pendant un instant, elle ne pût rien dire, passant naturellement ses mains dans le dos de l’homme et se laissant embrasser sans opposer aucune résistance.

-Zechs… Lâcha-t-elle d’un petit ton réprobateur quand il la lâcha.

Un autre homme pénétra alors dans la pièce et parut gêné en se rendant compte de ce qui s’était passé. Grand, âgé de la quarantaine, les cheveux châtains ondulés, il s’inclina devant ses deux supérieurs.

-Pardonnez-moi de vous déranger, le challenger vient de gagner contre vos disciples.

-J’arrive Otto, répondit « Zechs » en attrapant un débardeur sur une chaise.

L’homme repartit alors vers le stade en attendant que le champion ait fini de se préparer.

-Je fais peut être parti de la Team Rocket, mais mon père m’a légué cette arène et je me dois de la faire prospérer. C’était une mauvaise idée de s’en servir comme couverture. Maintenant nous le savons.

Lucrezia rougit un peu et se racla la gorge devant ce qu’elle considérait comme SON échec. Battu par un seul dresseur qui plus est. Celui-là si elle le retrouvait… 

-Je vous en prie, n’en faites pas une affaire personnelle ma chère, lui conseilla le champion en fronçant légèrement les sourcils avant de franchir la porte qui menait au stade.

Son voltali, une grande femelle du nom de Raijin la fixa un moment de l’air aussi grave que son maître avant de partir à sa suite.

Lucrezia poussa une petite exclamation dédaigneuse, passant les mains dans ses courts cheveux noirs avant de prendre une autre porte menant à une salle de contrôle d’où elle pourrait observer le combat, très certainement expéditif, à partir des nombreux écrans reliés aux caméra de surveillance.

-« Pas une affaire personnelle », hein ?!? Comme s’il était bien placé pour dire ça…

***

A plusieurs kilomètres de là, quelqu’un d’autre avait le même type de regard sombre, jusqu’à la couleur des yeux, posé sur une série d’écran.

Dans les téléviseurs plats d’une boutique de matériels électroniques d’Azuria on pouvait voir le champion de l’arène de Carmin sur Mer sortir d’un tribunal de Safrania, son avocat l’escortant en faisant de grand signe de dénégation à la presse.

L’image se stoppait sur un plan fixe du grand blond aux yeux de glace et à la carrure digne d’une statue de l’antiquité qui s’apprêtait à disparaitre dans une grosse berline noire. L’image titrait sur une banderole défilante :

Le champion innocenté de l’affaire des Pokémons volés des docks de Carmin-Sur-Mer. - Son avocat indigné : « L’unique fils du Major Bob ne saurait être associé à la Team Rocket ! » - Son fan-club rassuré, le « capitaine » élu pour la 5eme fois champion le plus sexy de tout le Japon. – Les habitants de Carmin-Sur-Mer indignés : « Les policiers sont des incapables ! ».

La canette que tenait fermement le dresseur se tordit entre ses doigts tandis qu’il finissait la lecture des titres et son carabaffe leva la tête vers lui, l’air vaguement inquiet. C’était extrêmement rare que son maître perde son sang-froid.

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-Innocenté ? INNOCENTE ?!?! MAIS TOUT LE MONDE SAIT QUE LE MAJOR BOB TRAINAIT DE SALES AFFAIRES !!! Je n’arrive pas à croire que ce tribunal de vendu est pût le laisser partir alors que tout l’accuse !!!!

Il dût se retenir de ne pas exploser la vitre qu’il avait devant lui. Il s’était tellement investi pour trouver la cachette des Rockets et mettre en lumière leurs petits trafics !

Il se força à se calmer, se disant que ce serait son futur lot : les criminels relâchés. Il jeta un regard à son carabaffe qui le fixait d’un air soucieux.

-Désolé Walther, c’est juste que ça… raah, mieux vaut ne pas y penser.

 

Quoique la police tentait de faire, la mystérieuse Team Rocket restait simplement hors d’atteinte.

 

A suivre…  

 

*Vous vous en fichez certainement, mais au cas où : ça veut dire « pleine lune » en japonais.   

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